Sophie Durocher
Lundi, dans ma chronique sur Valérie Plante qui veut combattre la « suprématie du masculin » dans le français à Montréal, je vous ai parlé de l’artiste féministe-végane française Typhaine D.
Celle qui veut mettre des « e » partout, comme dans « noues » et « voues », ou « une sourire ».
J’ai reçu beaucoup de réactions de lecteurs (ce qui inclut aussi les lectrices) qui trouvaient ri.di.cu.le cette obsession de charcuter le français avec l’écriture inclusive ou « épicène ».
Mais j’ai aussi reçu quelques réactions outrées de féministes qui me disaient : « Pourquoi dire “il neige” et non pas “elle neige” ? »
J’imagine qu’elle faut dire qu’elle faisait chaud hier à Montréale ?
« ON DANSERA AVEC LES TRUIES »
Parlant de cette chère Typhaine D, elle a elle-même exprimé sur Twitter hier le souhait de venir très bientôt à Montréal : « Elle me tarde de revenir y jouer mes spectacles féministes ».
Chouette, que je me suis dit, qu’on déconfine au plus vite, on pourra aller l’entendre chanter ses versions féministes de grands classiques ! Youhou ! j’ai trop hâte de l’entendre chanter sa version « féministe et sorore » de On va s’aimer encore de Vincent Vallières, qu’on ne peut entendre en ce moment que sur Facebook.
Elle la décrit ainsi : « des paroles qui disent nos rêves de refuges féministes, anti-spécistes vegans et sorores, et d’un avenir enfin en paix, sans les violences des hommes, après nos victoires, quand elle ne noues restera plus, tranquillemente qu’à noues aimer encore et encore, mes sorores ! ».
(J’ai recopié intégralement son texte, désolé si c’est dur à comprendre.)
Notez comme les paroles de cette sublime chanson ont été subtilement modifiées pour faire passer son message tout en nuances :
« On va s’aimer encore / Au travers des combats / Contre le patriarcat / Féministes et sorores, on va s’aimer encore / Quand nos p’tites soeurs prendront la suite / Et les agresseurs la fuite / Quand la justice sera de notre côté / Avec la fin de l’impunité / Quand à force de résistance / On aura stoppé leurs violences.
On va s’aimer encore au travers des combats / Comme des Baba Yaga Féministes et sorores / On va s’aimer encore quand on aura un chez-nous / Avec un potager des choux avec le carnisme aboli / On dansera avec les truies. Quand on fera des câlins à des vaches à des lapins / Quand on aura plus jamais peur qu’on vivra enfin entre soeurs / On va s’aimer encore
Quand les temps auront changé Que ce sera le temps de l’égalité / Quand les violeurs seront décédés / Que la paix s’ra là pour rester. »
Sur ses vidéos Facebook, Typhaine D chante devant un mur sur lequel on voit un dessin de vulve et un dessin d’arcen-ciel « Ça va bien aller ».
Et elle termine ses « prestations » en faisant un signe de vulve avec ses doigts et en disant « Sororité » à la caméra.
Comment dire ? C’est merveilleuse.
DISCRIMINATION ?
Un lecteur, Jean-François Couture, m’a écrit à la suite de ma chronique en posant une bonne question : « Pourquoi dit-on UNE vedette, UNE crapule, UNE étoile, UNE prima donna même si on parle d’un homme ? »
C’est ce qui fait le charme du français. Oups, de la française.