Labos espionnés
Les laboratoires québécois devraient redoubler de prudence pour protéger leurs avancées dans la course aux remèdes et aux vaccins pour contrer la COVID-19, dit un expert en sécurité informatique.
rapportait hier qu’un laboratoire de Trois-Rivières qui travaille sur la création d’un vaccin serait espionné.
Le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) en a informé le chercheur en chef Yves Hurtubise, de Biotechnologies Ulysse. Il lui a été conseillé de rester sur ses gardes, car son centre de recherche pouvait être la cible d’ingérence, d’espionnage ou de cyberattaques, notamment de la Chine, l’Iran et la Russie.
L’ex-officier de sécurité informatique au ministère de la Défense nationale, Steve Waterhouse, indique que les services de renseignements étrangers, principalement de la Chine, la Russie et la Corée du Nord veulent mettre la main sur la recette du premier vaccin et en réclamer le brevet.
« Ou simplement induire de fausses données pour faire dérailler leur travail », signale-t-il.
Il rappelle que les pirates s’y prennent de façon classique, grâce à l’ingénierie sociale, la distribution de pourriels, le décorticage des médias sociaux et des cyberattaques qui ciblent directement les installations. L’expert soutient que les laboratoires doivent être sur leurs gardes, car ces cybercriminels tentent de tirer profit de la pandémie.
COLLABORATION
Certains laboratoires travaillent déjà de concert avec le SCRS fédéral et le gouvernement du Québec afin de contrer de possibles tentatives d’espionnage.
C’est le cas du Dr Jean-Claude Tardif, de l’Institut de cardiologie de Montréal, qui mène un vaste chantier afin de prouver que la colchicine, un médicament servant à traiter la goutte, permettrait de stopper l’inflammation causée par la COVID-19.
Le chercheur a confirmé à notre Bureau d’enquête qu’il était en contact de manière « préventive » avec les autorités.
Le Dr Gary Kobinger, de l’Université Laval, qui travaille sur la conception d’un vaccin avec Médicago, a mentionné ne pas avoir entendu parler d’espionnage.
M. Waterhouse dit que le SCRS veut protéger les centres de recherche, non pas cacher au monde ce que font les scientifiques.