Le Journal de Montreal

Des retrouvail­les très attendues

La pandémie empêche un homme de rencontrer pour la première fois des membres de sa famille biologique

- ALEX DROUIN Collaborat­ion spéciale

Un homme de 71 ans qui a été adopté a une raison bien spéciale d’espérer la fin du confinemen­t : il a hâte de rencontrer des membres de sa famille biologique récemment retrouvés.

« Il ne faut mettre personne en danger [en raison de la pandémie de COVID-19], alors il est préférable d’attendre avant de les rencontrer, mais j’ai très hâte d’en connaître plus sur l’histoire de ma famille biologique », s’emballe Damien Massey.

Le septuagéna­ire tentait de retracer sa famille biologique depuis 1995. Il avait auparavant découvert que sa mère et son père étaient décédés respective­ment en 1952 et 1984.

« Je me suis toujours demandé si j’avais des frères et des soeurs quelque part », dit celui dont les parents adoptifs ne lui ont jamais caché son passé.

Avec la loi 113, qui est entrée en vigueur en juin 2018 et qui permet à la majorité des enfants adoptés de connaître leur identité d’origine, M. Massey a appris au cours des derniers mois qu’il avait deux demifrères et demi-soeurs du côté paternel et deux autres demi-frères du côté maternel.

UNE TANTE DE 91 ANS

Il a également retrouvé la soeur de sa mère biologique, une tante de 91 ans qui demeure à Sainte-Thérèse, sur la RiveNord de Montréal. Ils se sont parlé au téléphone à la fin avril.

Il est fébrile à l’idée de la rencontrer puisqu’elle pourra lui parler de sa mère.

« Elle était très étonnée de mon appel, mais elle était contente d’avoir des nouvelles de son neveu puisqu’elle connaissai­t mon existence », raconte le résident de Richelieu, en Montérégie.

Étant donné l’âge avancé de sa tante, la conversati­on a été légèrement ardue.

« J’ai hâte qu’elle me parle de ma mère et j’aurai enfin des réponses aux questions que je me pose depuis tant d’années », ajoute-t-il avec enthousias­me.

« PAS DE TEMPS À PERDRE »

M. Massey a vu l’un de ses demi-frères, Daniel Gauthier, en février, soit quelques semaines avant que le Québec soit en confinemen­t.

« La rencontre a été formidable et ç’a vite cliqué entre nous deux. C’était comme si on ne s’était jamais perdu de vue », évoque-t-il.

Ayant lui aussi été adopté, M. Gauthier était également à la recherche de ses origines depuis 1996.

« J’avais le motton dans la gorge et je me demandais si c’était vrai, confie avec émotion l’homme de 73 ans. À notre âge, on n’a plus de temps à perdre et ç’a été une grande satisfacti­on de connaître enfin un membre de ma famille biologique. »

UN DEMI-FRÈRE NE SAVAIT PAS

Lorsque la pandémie sera chose du passé, M. Massey a bien l’intention de voir les autres membres de sa famille retrouvée.

« Je ne sais pas comment ça va se passer, mais j’ai bien hâte de faire sa connaissan­ce en personne », laisse entendre un autre demi-frère, Denis Lafleur, qui ignorait jusqu’à récemment l’existence de M. Massey, car son père ne lui en avait pas parlé.

« C’est spécial d’apprendre à 57 ans que tu as un demi-frère », ajoute avec humour celui qui demeure dans l’arrondisse­ment de Chicoutimi, à Saguenay.

 ?? PHOTO COURTOISIE ?? Les demi-frères Daniel Gauthier et Damien Massey se sont rencontrés dans les rues du Vieux-Québec le 25 février dernier.
PHOTO COURTOISIE Les demi-frères Daniel Gauthier et Damien Massey se sont rencontrés dans les rues du Vieux-Québec le 25 février dernier.

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