Lolë se protège de ses créanciers
L’entreprise québécoise de vêtements sportifs subit les conséquences de la pandémie de COVID-19
Aux prises avec d’importantes difficultés financières, le détaillant québécois de vêtements Lolë s’est placé à l’abri de ses créanciers hier, en recourant à la Loi sur la faillite et l’insolvabilité.
« L’industrie du détail vit des difficultés depuis un moment déjà. Mais la COVID-19 a rendu les choses impossibles », a brièvement expliqué le président du conseil d’administration, Bernard Mariette, lorsque joint à son domicile hier soir.
Développée par Coalision (à l’origine aussi d’Orage et de Paradox), la marque Lolë a tenté de faire sa place dans le même créneau (yoga/ bien-être) que Lululemon avant elle. L’aventure s’est avérée plus difficile que ce qui avait été espéré ; les documents déposés au tribunal hier font état de créances de près de 47 millions $.
CONGÉDIEMENT MASSIF
Plus de 90 % des quelque 300 employés de l’entreprise montréalaise ont perdu leur travail au cours des dernières semaines.
Ébranlé, celui qui a également dirigé QuickSilver à une autre époque dit rêver de « lumière au bout du tunnel ».
« Ce n’est pas gagné, a reconnu M. Mariette. Mais j’ai espoir qu’avec le travail acharné de tous et chacun, nous saurons trouver une solution. »
De l’ensemble des dettes accumulées, un total de 19,22 M$ (41 %) sont espérés des créanciers garantis et 27,6 M$ (59 %) des créanciers non garantis.
Outre la Banque CIBC, figureraient aussi Pellican II Investment Fund et Simon Coalision, les deux principaux actionnaires de l’entreprise de vêtements
DE GROS NOMS
Parmi le groupe d’actionnaires de Coalision figurent aussi plus discrètement les noms de Lune Rouge, la société de portefeuille de Guy Laliberté, l’homme d’affaires André Desmarais (Power Corporation), Pierre Servan-Schreiber, et des membres de la famille de la maison de luxe Hermès.
Les difficultés manifestes de Lolë s’ajoutent à celles également révélées par Aldo et Reitmans au cours des dernières semaines.
L’actuel président et chef de la direction financière de Coalision, l’Américain Todd Steele, n’a pas donné suite à notre demande d’entretien.
En avril 2015, le Fonds de solidarité FTQ avait participé sous forme de prêt au rachat avec M. Mariette de la part majoritaire que détenait Kilmer Capital Partners dans Lolë. Quelques mois plus tard, l’entreprise se targuait de ventes excédant les 100 M$, de 1600 points de vente et 49 magasins corporatifs au Canada, au Québec et en Europe.