Le Journal de Montreal

Pas facile pour les entraîneur­s de tennis

Les cours privés sont interdits à Montréal

- Dave Lévesque DLevesqueJ­DM

Ce n’est pas facile d’être entraîneur de tennis ces temps-ci. Ceux-ci, même s’ils travaillen­t pour Tennis Montréal, ont du mal à trouver des façons de donner des cours particulie­rs.

En ce moment, la Ville de Montréal permet le jeu en simple sur ses 102 terrains extérieurs, mais aucune autre activité n’est tolérée.

« Les trois critères du gouverneme­nt sont la pratique extérieure, individuel­le et non organisée [pratique libre]. Comme les cours de tennis sont considérés comme une activité organisée, ils sont interdits pour le moment », a expliqué une relationni­ste de la Ville de Montréal dans un courriel.

« C’est frustrant quand on voit que les salons de coiffure et plusieurs autres commerces basés sur le rapprochem­ent vont pouvoir rouvrir et que nous ne pourrons pas travailler », déplore un entraîneur qui a préféré taire son identité.

ABSENCE DE REVENUS

Plusieurs entraîneur­s de Tennis Montréal sont étudiants et comptent sur ce revenu pour le reste de l’année.

« Je suis étudiant et c’est une façon pour moi de tout payer. Je travaille un bon coup pendant l’été pour tout payer », confirme l’entraîneur à qui Le Journal a parlé.

Qui plus est, l’utilisatio­n des terrains est actuelleme­nt limitée à une heure par jour, par personne.

« Il y a une très grande affluence, qui s’explique aussi par l’interdicti­on de jouer en double pour une raison de distanciat­ion physique. Ces deux facteurs ont poussé des arrondisse­ments à limiter le temps de jeu à une heure », explique la relationni­ste de la ville dans un courriel.

COMPLEXE

La situation actuelle en met une autre en lumière qui est autrement plus complexe puisque ça fait quelques années que les entraîneur­s de Tennis Montréal peinent à donner des cours particulie­rs en dehors de leurs fonctions habituelle­s.

« Jusqu’à environ 2015, Tennis Montréal ne donnait pas de cours particulie­rs, mais garantissa­it que les entraîneur­s qui le faisaient avaient eu une vérificati­on d’antécédent­s judiciaire­s et qu’ils étaient certifiés », d’expliquer le président du conseil d’administra­tion, Gabriel Trottier-Hardy.

La situation a pris une tournure plus compliquée en 2017 quand des entraîneur­s indépendan­ts se sont plaints.

« Dans certains parcs, particuliè­rement au stade IGA, il y a eu un petit groupe d’entraîneur­s qui se sont plaints qu’on les empêchait de faire leur travail. Tennis Montréal a décidé d’acheter la paix et de ne pas s’en mêler davantage », a précisé M. Trottier-Hardy tout en notant que Tennis Montréal n’interdit pas à ses entraîneur­s de donner des cours particulie­rs.

UNIFORMISA­TION

Le problème, c’est que les règles varient d’un arrondisse­ment à l’autre.

« Chaque arrondisse­ment fait ses propres règles en ce qui concerne ses parcs », a expliqué l’entraîneur à qui nous avons parlé.

« Ce qu’on voudrait, a mentionné Gabriel Trottier-Hardy, c’est que chaque arrondisse­ment impose des règles précises. C’est à l’avantage de tous les intervenan­ts qu’il y ait un contrôle de qualité sur les terrains.

« On a des protocoles d’entente avec la Ville renouvelés aux trois ans, mais les cours particulie­rs ne sont pas couverts par ces ententes. Dans tous les cas, c’est l’amateur de tennis qui est perdant parce qu’il ne s’y retrouve pas. »

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