La Chine agacée par l’attitude du Canada
Le consul général de Chine à Montréal appelle les pays à ne pas s’immiscer dans les affaires de Hong Kong
Au lendemain du revers judiciaire de la numéro 2 de Huawei, Meng Wanzhou, le consul général de Chine à Montréal s’est montré agacé par les reproches des États-Unis comme du Canada, qui s’inquiètent de la voir imposer une loi sur la sécurité à Hong Kong, dans une lettre dont Le Journal a obtenu copie hier.
« Hong Kong est une collectivité administrative locale de la Chine. Établir et perfectionner le système juridique et le mécanisme d’application en matière de préservation de la sécurité nationale dans Hong Kong, c’est l’affaire de Hong Kong qui relève avant tout des affaires intérieures de la Chine. Aucun pays étranger n’a le droit de s’y immiscer », a déclaré le consul général de Chine à Montréal, Xueming Chen.
LIBERTÉ SURVEILLÉE
Plus tôt hier, les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie et le Canada ont critiqué d’une seule et même voix la Chine, qui vient d’imposer une loi sur la sécurité, qui réduirait l’autonomie et les libertés de ses citoyens à Hong Kong.
« La décision de la Chine d’imposer la nouvelle loi sur la sécurité nationale à Hong Kong est en conflit direct avec ses obligations internationales en vertu des principes juridiquement contraignants de la Déclaration commune sino-britannique enregistrée par les Nations unies », ont indiqué les quatre pays à l’unisson.
FORCES EXTÉRIEURES
Or, pour le consul général de Chine à Montréal, la pilule ne passe pas. Le diplomate souligne que la situation politique à Hong Kong est instrumentalisée par des forces extérieures et extrémistes.
« Faire sécession par la violence cause de graves dégâts aux habitants locaux, ce qui est très clair. Néanmoins, certains s’entêtent à embellir ces actes radicaux, violents et criminels. Qu’en pensent-ils et comment le traiter si de telles choses apparaissent dans leurs pays ? » se demande Xueming Chen.
La Chine estime également que la montée des tensions à Hong Kong fait surtout mal à ses propres habitants.
« Je me demande ce qu’en pensent les propriétaires dont les commerces ont été brûlés ou brisés, les habitants qui souffrent gravement de paralysie des transports et les passants qui sont battus malgré leur innocence », déplore le diplomate chinois dans sa lettre.
Une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur la loi sécuritaire controversée adoptée par la Chine doit se tenir aujourd’hui en fin de matinée.