Le Journal de Montreal

La communauté libanaise du Québec est bouleversé­e

- MAUDE OUELLET

La communauté libanaise vivant au Québec est sous le choc après l’explosion qui a détruit une partie de Beyrouth, hier.

« On est dans un état second. La communauté est triste, inquiète, impuissant­e. C’est tragique ce qui se passe », a lâché Lamia Charlebois.

Comme plusieurs, la consultant­e en relations publiques montréalai­se a passé la journée d’hier à multiplier les appels afin de s’assurer que tous ses proches vivant au Liban sont sains et saufs, mais la communicat­ion était très difficile.

« J’ai un frère qui ne répondait pas. Je suis devenue folle. Un cousin s’est assuré qu’il allait bien », a-t-elle précisé.

Aref Salem, conseiller dans l’arrondisse­ment Saint-Laurent à Montréal, est lui aussi bouleversé par les événements.

« J’ai des amis qui m’ont montré des atrocités. Ils ont ramassé leurs affaires dans la rue. Jusqu’à maintenant, le monde [que je connais] est en sécurité. Dans mes proches, il y a une personne qui a été blessée, une dame dans les 80 ans », a-t-il relaté.

SOUVENIRS DE LA GUERRE

Les parents de l’informatic­ien montréalai­s Môhamed Akil, qui vivent près du port, ont eux aussi été secoués.

« Toutes les vitres de la maison se sont fracassées. Mon père a été projeté dans le mur et ça lui a pris cinq minutes avant de retrouver l’ouïe, mais il est correct », a raconté M. Akil.

La gigantesqu­e détonation a fait rejaillir de sombres souvenirs des années de conflits armés au Liban.

« Mon père a été témoin de plusieurs guerres. Il n’avait jamais vu une explosion pareille », a-t-il continué.

Le politicolo­gue Sami Aoun a dressé la même comparaiso­n.

« Pendant une quinzaine d’années, il y a eu des missiles et des attaques, mais cette fois-ci, en quelques secondes, les dégâts et les dommages sont égaux à ceux de la guerre », a-t-il illustré.

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