Ce qu’il faut combattre
La récente vague de dénonciations, après celles d’#AgressionsNonDénoncées et de #MoiAussi, nous a rappelé cette vérité : encore aujourd’hui, les femmes doivent porter la responsabilité de leurs propres agressions.
C’est ce que nous appelons la culture du viol. Elle consiste à inverser la responsabilité d’une agression.
Traduction : la victime serait la responsable de son agression, et l’agresseur, lui, serait plutôt la victime du désir que la femme lui inspire.
EXCUSER L’AGRESSION
La culture du viol, c’est d’abord cela, mais ce n’est pas que cela.
C’est aussi celui qui excuse le bourreau, qui décide de se taire et de normaliser l’anormal.
C’est une culture où il est permis de harceler les femmes dans la rue.
C’est une culture qui permet d’enlacer, sans son consentement, une journaliste dans une manifestation, ou de beugler à son micro « Fuck her right in the pussy ! ».
C’est une culture où un animateur de radio peut comparer, sans impunité, un viol à un vol de voiture.
C’est une culture où un président peut se vanter d’agresser une femme en justifiant le tout par un « locker room talk ».
C’est une culture où le viol est banalisé, parfois même érotisé, dans les chansons, les films et la pornographie.
La culture du viol, c’est essentiellement cette phrase : « Oui, mais elle l’a cherché ! »
LEUR VÉRITÉ
Et puis récemment, des femmes ont témoigné de leurs expériences. Des expériences qui montrent qu’un homme et une femme n’ont pas les mêmes vies, le même sentiment de sécurité dans leur quotidien.
C’est cela que nous devons d’abord reconnaître ; au-delà de toutes les autres questions et des noms célèbres qui ont émergé depuis le début des dénonciations.
Le reste est périphérique et gravite autour de cette culture.
Et puis cette question, naïve, je le sais : comment peut-on accepter, collectivement, qu’autant de femmes vivent dans un tel climat de peur ?
Si vous ne me croyez pas, faites le test, demandez-leur. Cette culture, elles vont vous la raconter.