La réforme Fitzgibbon sera payante pour les nouveaux employés d’IQ
Des anciens du ministère de l’Économie toucheront le pactole en passant chez IQ
La réforme Fitzgibbon sera payante pour la centaine de fonctionnaires du ministère de l’Économie qui viennent d’être transférés chez Investissement Québec (IQ).
SYLVAIN LAROCQUE
Ce printemps, quelque 178 fonctionnaires du ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI) sont passés à l’emploi d’Investissement Québec dans le cadre d’une réforme pilotée par le ministre Pierre Fitzgibbon.
Du coup, ils ont troqué leurs anciennes conventions collectives de la fonction publique pour celles, plus généreuses, d’IQ. De plus, ils auront droit à des primes de rendement chaque année, ce qui n’existe pas au gouvernement. Pourtant, ils effectueront sensiblement le même travail qu’auparavant.
« ILS NE SONT PAS FOUS »
« Sur les 130 professionnels [du MEI] qui ont été invités [à être transférés chez IQ], les 130 ont accepté. Ils ne sont pas fous », lance Line Lamarre, présidente du Syndicat de professionnels du gouvernement du Québec.
Ainsi, le salaire maximal d’un « conseiller en développement économique » qui a traversé du MEI à IQ est passé de 83 243 $ à 97 710 $, soit une hausse de près de 15 000 $, ou 17 %.
Des experts en affaires internationales verront quant à eux leur salaire maximal passer de 83 243 $ à près de 102 000 $.
Les hausses sont moins marquées pour les quelque 33 employés de soutien qui ont fait la transition du MEI à IQ, mais elles atteignent tout de même 9 % pour certains techniciens en informatique et 13 % pour des agents de bureau.
JUTEUX BONIS
À cela s’ajoutent les bonis. L’an dernier, les salariés non gestionnaires d’IQ se sont partagé plus de 1,9 million $ à ce titre, soit une moyenne de 4381 $ par travailleur.
« Pourquoi, quand c’est un organisme parapublic, le même employé gagne-t-il de 10 000 $ à 15 000 $ – et parfois jusqu’à 25 000 $ – de plus que quand il appartient au gouvernement ? Voyons, c’est indécent ! Et ça fait en sorte que les gens quittent le gouvernement pour s’en aller dans ces organismes-là », déplore Mme Lamarre.
Marie Zakaïb, première vice-présidente aux ressources humaines chez IQ, assure que les employés n’ont pas eu droit à des hausses salariales au moment du transfert. Ainsi, le syndiqué qui avait atteint le sommet de l’échelle au MEI a été placé, à son arrivée chez IQ, à l’échelon correspondant à sa rémunération, et non au sommet dans sa nouvelle échelle.
La dirigeante reconnaît toutefois que le salaire de cet employé est susceptible d’augmenter chez IQ, alors qu’il était plafonné au MEI. Et contrairement à la pratique qui a cours au gouvernement, les hausses annuelles ne sont pas uniquement basées sur l’ancienneté chez IQ, mais aussi sur le rendement du salarié, précise-t-elle.
« L’objectif, ce n’était pas de dire “venezvous en chez Investissement Québec, on va vous donner des augmentations salariales substantielles” », soutient Mme Zakaïb.
Quant aux employés du Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ), également intégrés à IQ ce printemps, ils viennent d’obtenir des hausses de salaire variant de 2 à 12 %.