Le Journal de Montreal

Il y a beaucoup mieux que votre carte de crédit « voyage »

- Daniel Germain daniel.germain @quebecorme­dia.com

L’heure n’est pas aux voyages, et ça pourrait durer longtemps. On n’est pas vraiment les bienvenus à l’étranger, et il faut dire qu’on n’a pas trop envie d’y aller non plus. Le couvre-visage porté durant huit heures de vol, les tracasseri­es sanitaires, la possibilit­é d’une quarantain­e à l’arrivée comme au retour, le risque de ne pas partir sans revoir son argent… bof.

Alors, c’est peut-être le temps de réfléchir à ce petit bout de plastique qui traîne dans notre portefeuil­le.

A-t-on vraiment besoin de cette carte de crédit « voyage » qui permet d’échanger des points contre des billets d’avion ?

DES CARTES À POINTS

Pour la plupart des gens, même en temps normal, la réponse est « non ».

Le principe de ces cartes de crédit est bien connu. Plus on porte de dépenses sur sa carte, plus on accumule des points. On obtient souvent plus de points quand la carte est utilisée chez les commerçant­s partenaire­s et lors des voyages (nuitées à hôtel, location d’auto, billets d’avion).

Les points peuvent être échangés contre d’autres produits (ce qu’on appelle des « récompense­s » !) ou servir à rembourser le solde, mais la valeur est plus élevée en échange de vols ; c’est le but de la carte « voyage ».

On a donc un choix limité qui nous oriente vers l’achat de billets d’avion. C’est un moindre mal si on voyage souvent (et qu’on en a les moyens), mais en d’autres circonstan­ces, il n’y a là rien d’avantageux.

DES CARTES QUI DONNENT DE L’ARGENT

Il existe une meilleure option : les cartes de crédit qui offrent des remises en argent. Le système de remise en argent a l’avantage d’être moins ésotérique et plus prévisible. Il rembourse en dollars un pourcentag­e des dépenses, la remise étant déduite du solde de la carte ou déposée dans un compte désigné.

Les cartes offrent un taux de remboursem­ent plus ou moins élevé selon des catégories de dépenses (épicerie, pharmacie, essence, rénovation­s, etc.) qu’on aura souvent nous-mêmes choisies. Il varie de 0,5 % à 5 % !

Du point de vue de la « gratificat­ion », les cartes de remises en argent sont en revanche beaucoup moins excitantes. On ne se met pas à rêver à voir 2 % de ses dépenses remboursée­s par l’émetteur de la carte, à moins d’ouvrir un compte pour des projets dans lequel les remises seront déposées (cela a un nom : épargne).

À la longue, la valeur des remboursem­ents s’avérera supérieure aux points échangeabl­es contre des billets d’avion. La beauté de l’argent, c’est qu’on peut l’échanger contre n’importe quoi !

LA MEILLEURE CARTE EN TEMPS DE COVID

Pour Mikeal Castaldo, directeur principal des services bancaires chez RateHub.ca, la Carte sélecte RemiseSimp­le, d’American Express, figure parmi les meilleures valeurs en ce moment.

Un remboursem­ent de 2 % est accordé sur tous les achats, même ceux réalisés en ligne. Durant les six premiers mois, les remises en argent s’élèvent à 5 %. Frais annuels de 99 $.

UN INTÉRÊT EN BAISSE

Le site RateHub.ca est spécialisé dans la recherche et la comparaiso­n de produits financiers, dont les cartes de crédit.

Au plus fort du confinemen­t, au mois d’avril, le site a enregistré 61 % moins de demandes pour les cartes de crédit « voyage » qu’à la même période en 2019.

Malgré cette baisse, cette catégorie de carte générait encore le plus d’intérêt en accaparant plus de 30 % des requêtes.

Les demandes pour les cartes de crédit à taux d’intérêt réduit ont grimpé de 36 % durant la même période.

Une hausse de 6 % a été observée pour les cartes « Remise en argent ».

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