Le Journal de Montreal

Mais où se cache l’ancien roi d’Espagne Juan Carlos ?

Accusé de corruption, l’ex-souverain avait annoncé la veille s’être exilé du pays

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MADRID | (AFP) Des médias espagnols ont tenté hier de localiser l’ex-roi Juan Carlos et l’ont dit en République dominicain­e ou au Portugal, tandis que le Palais royal se refuse à toute informatio­n depuis l’annonce, la veille, de son départ en exil.

Toute la presse tenait pour acquis que l’ancien monarque, visé par une enquête pour corruption, avait quitté le territoire bien que ni le Palais royal ni le gouverneme­nt ne l’aient confirmé.

Le journal en ligne El Confidenci­al a affirmé hier que Juan Carlos, âgé de 82 ans, se trouvait au Portugal où il a passé sa prime enfance, « dans la localité d’Azeitao », à une trentaine de kilomètres de Lisbonne.

Citant « des sources proches de la famille royale », le média écrit que l’ancien souverain y a été « hébergé par la famille Brito e Cunha-Espirito Santo avec laquelle il a maintenu une relation fraternell­e depuis que sa famille y a vécu en exil » sous la dictature de Franco.

En début de journée, le quotidien ABC, favorable à la monarchie, avait assuré que l’ancien monarque s’était rendu en République dominicain­e. Une informatio­n immédiatem­ent démentie par la Direction dominicain­e des migrations.

L’ancien souverain « n’est pas entré sur le territoire dominicain, contrairem­ent à certaines affirmatio­ns [...] », a déclaré Mariela Caamaño, porte-parole des services de migration.

LETTRE À SON FILS

Le Palais avait rendu publique la lettre de Juan Carlos à son fils, le roi Felipe VI, dans laquelle il annonce sa décision de s’éloigner de l’Espagne afin de l’aider à « exercer ses responsabi­lités ». Depuis son accession au trône en juin 2014, le souverain s’efforce de rétablir l’image de la monarchie entachée par les scandales.

Les analystes estiment que l’ancien souverain aujourd’hui âgé de 82 ans, sous le coup d’une enquête, mais pas inculpé, n’avait plus le choix, même si ce départ est mal perçu par le public.

Les partis antimonarc­histes dénoncent une « fuite » honteuse. Selon un sondage réalisé en ligne par le quotidien royaliste ABC, 68 % des Espagnols jugent malvenue la décision de Juan Carlos.

« Il aurait dû rester, c’est un peu honteux qu’il s’en aille », regrette Aranzazu Catalina, une madrilène de 43 ans au lendemain de l’annonce de l’exil de l’ex-roi.

CORRUPTION ?

Juan Carlos faisait apparemmen­t allusion à l’enquête ouverte contre lui en juin par la Cour suprême qui se penche sur d’éventuelle­s malversati­ons de l’ancien monarque, mais uniquement pour des faits commis après son abdication en 2014 quand il a perdu son immunité.

La justice suisse, quant à elle, enquête sur une centaine de millions de dollars qui auraient été versés à Juan Carlos sur un compte en Suisse par l’Arabie saoudite en 2008.

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Exilé
JUAN CARLOS Exilé

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