Le Journal de Montreal

Price comme Théodore en 2002

- RÉJEAN rejean.tremblay@quebecorme­dia.com TREMBLAY

Long exercice hier. Qui donc, dans l’histoire du Canadien, s’est retrouvé dans les mêmes bottines que Carey Price ?

Qui donc a porté toute la responsabi­lité et la pression de faire gagner son équipe ? Qui donc était le seul espoir sérieux pour la victoire ? Qui portait toute l’équipe sur ses épaules ?

J’ai révisé toute l’histoire de Patrick Roy. C’est évident qu’en prolongati­on, personne ne pourra égaler les exploits de Casseau. Mais les grosses séries gagnées par Roy l’ont été avec des équipes qui comptaient de grands joueurs. Larry Robinson, Bob Gainey, Rick Green, Mats Naslund, Ryan Walter, Carbo et plusieurs autres.

En 1993, il y avait Éric Desjardins, John LeClair, Brian Bellows, Guy Carbonneau, Kirk Muller et Vincent Damphousse avec 97 points.

DRYDEN ET HALAK

Certains me parleront des exploits de Ken Dryden contre les Blackhawks de Chicago et les Bruins de Boston. C’est un bon point, mais Dryden pouvait compter sur de grands joueurs talentueux devant lui. Des joueurs qui allaient donner sa dernière dynastie à Montréal.

Le cas de Jaroslav Halak amène plusieurs questions. Surtout la série contre les Capitals de Washington. Il a été formidable. Tellement que Carey Price a été forcé de s’asseoir sur le banc.

Mais encore là, Halak pouvait se fier sur une équipe bien rodée et bien dirigée par Jacques Martin.

Pour arriver à comprendre comment doit se sentir Carey Price avant le troisième match de la série contre les Penguins de Pittsburgh, c’est donc vers José Théodore qu’il faut se tourner.

LE HART ET LE VÉZINA

Mais comment trancher entre 2002 et 2004 ? Dans les deux cas, Théodore avait totalement et complèteme­nt charrié son équipe sur ses épaules.

En 2004, les Bruins menaient 3 à 1 dans leur série contre le Canadien. Pendant la saison régulière, ils avaient terminé au deuxième rang du classement de la ligue et le Canadien loin derrière.

Rappelez-vous, Alex Kovalev s’était allumé avec Richard Zednik et le Canadien, pour la première fois de son histoire, était revenu d’un déficit de

3 à 1 dans une série pour battre Boston. José Théodore avait blanchi les Bruins 2 à 0 dans le septième match.

Juste avant la rencontre, Théodore avait glissé à son coéquipier Pierre Dagenais : « À soir, je vais les blanchir. Pas de problème. »

Mais ce que Carey Price doit faire ce soir et pour le reste de la série, c’est ce que Théodore a réussi en avril 2002. L’année où il a gagné les trophées Hart et Vézina. L’année où il a obtenu un taux d’efficacité de ,931.

Vous voulez avoir une idée de ce qu’était l’équipe ? Le premier compteur était Yanic Perreault avec 56 points !!! Le deuxième, Zednik… avec 44 points et le troisième, Oleg Petrov avec 41 points. Un abîme de nullité. Heureuseme­nt, Andrei Markov était tout jeune.

LES COMPLIMENT­S DE PAT BURNS

Ça devait être impossible. Mais le Canadien avait éliminé les Bruins en six matchs. Avec Claude Julien derrière le banc. Faut lire les commentair­es et les analyses de Pat Burns pour comprendre. Les quatre dernières chroniques comportent toutes quelques paragraphe­s pour dire que « José Théodore doit voler le match ». Ou que José Théodore « doit voler un autre match ».

Les articles lors des derniers matchs sont un peu délirants…

Hier, j’ai donc appelé Théodore. Il est à Montréal et il mangeait avec Mario Messier, l’associé de Serge Savard. – Théo ? 2002 ou 2004 ?

– Je sais pas trop. Ce que je sais, c’est qu’on n’avait pas un gros club. Ça, c’est certain. Mais 2002, ça faisait vraiment dur…

Donc Price doit absolument imiter le Théo de 2002.

Parce que ça fait dur…

 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? José Théodore à l’époque où il défendait avec brio la cage du Canadien.
PHOTO D’ARCHIVES José Théodore à l’époque où il défendait avec brio la cage du Canadien.

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