PANNE DE DÉSIR
Claude Julien veut voir plus de détermination chez ses attaquants
TORONTO | Déplacements plus lents ? Réflexes moins aiguisés ? On se demandait bien comment s’en tirerait Carey Price après une pause de quatre mois et demi et un seul match préparatoire. Après s’être frotté deux fois aux Penguins, force est d’admettre que rien n’y paraît.
Le Carey Price qui a tenu son équipe en vie au cours des deux premiers matchs n’a rien à envier à celui qui avait amené le Canadien en finale de l’Est en 2014.
L’échantillon n’est pas encore très grand, mais sa moyenne de buts alloués de 1,82 et son taux d’efficacité de ,949 s’apparentent aux statistiques qu’il avait présentées lors de sa dernière présence en séries éliminatoires, en 2017 (1,86 et ,933).
Cette équipe du printemps 2017, dont avait hérité Claude Julien deux mois plus tôt, affiche les mêmes carences que l’actuelle : la contribution des vétérans à l’attaque est famélique.
Jusqu’ici, le Tricolore a inscrit quatre buts. Trois ont été l’oeuvre de joueurs âgés de 20 ans (Jesperi Kotkaniemi, deux fois, et Nick Suzuki) et l’autre est provenu du bâton de Jeff Petry, un défenseur.
Rien de la part des gros canons !
UN MESSAGE CLAIR
« C’est vrai qu’il va falloir une meilleure contribution en attaque, a convenu Julien, au lendemain du revers aux mains des Penguins de Pittsburgh. Mais ça revient davantage à notre niveau de compétition. On est capable de patiner, mais on ne le fait pas toujours à la hauteur de nos moyens. On l’a vu, hier [lundi], en troisième période. On est sorti comme une équipe différente.
« Il faut être capable de jouer de cette façon-là pendant 60 minutes. Pour ce faire, et pour parvenir à épuiser l’autre équipe, il faut être capable de foncer trio après trio », a ajouté l’entraîneur du CH, soulignant au passage le bon travail de ses arrières.
En prévision du troisième affrontement de cette série, ce soir, Julien n’a pas caché qu’il songeait à apporter quelques modifications à ses trios. Toutefois, il soutient que le problème est plus profond qu’une simple question de chimie ou de combinaisons.
« On a besoin de la contribution de tout le monde. À ce stade-ci de la saison, ce n’est plus une question de stratégie, de X et de O, c’est une question de volonté et de désir, a-t-il martelé. Ça prend de la détermination pour créer des occasions de marquer. »
UN PRINCIPE DE BASE
Étrange qu’un pilote ait besoin de rappeler ce principe de base. Au moins, certains de ses hommes semblent en être conscients.
« Volonté et détermination : ce sont deux mots qui définissent ce qu’est le hockey de séries éliminatoires, a dit le joueur de centre Max Domi. Nous avons le meilleur gardien au monde, nous devons être meilleurs devant lui. Du premier au dernier joueur, nous pouvons faire mieux. »
Rester loin du cachot permettrait également de mettre l’engrenage en marche et de lui donner de l’élan. Julien en a fait mention : la troisième période du dernier match (une défaite de 3 à 1) a été la meilleure de son groupe. Or, c’est le seul engagement depuis le début de la série durant lequel ses joueurs ont évité le banc de punition.
« En troisième période, on a pu rouler à quatre trios. On a vu une grosse différence. On a eu des chances, on patinait mieux », a indiqué l’attaquant Jonathan Drouin. ÉNERGIE GASPILLÉE
Lors des cinq autres périodes et demie, incluant la prolongation du premier duel (gagné 3 à 2 par le CH), les Artturi Lehkonen, Suzuki et Phillip Danault ont dépensé beaucoup d’énergie à tenter de contenir l’intimidante attaque massive des Penguins.
Difficile, dans pareille situation, pour certains éléments importants d’avoir du gaz dans le réservoir pendant 60 minutes.