Le Journal de Montreal

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Apprendre, c’est comme pratiquer un sport. Il y en a des plus doués que d’autres, mais pour devenir bon, il faut persévérer, s’entraîner, acquérir des habitudes, des automatism­es.

- JOSEPH FACAL joseph.facal@quebecorme­dia.com

La rentrée scolaire aux niveaux primaire et secondaire sera LE défi principal du gouverneme­nt Legault dans les prochaines semaines.

Masques obligatoir­es, ou pas ? Qui les fournira ?

Comment va-t-on gérer les déplacemen­ts à l’intérieur de l’école ?

Qui aura le droit de ne pas aller en classe ?

On pourrait continuer longtemps.

COMPLEXE

L’inquiétude des parents et du personnel est compréhens­ible.

Mon estimé collègue Claude Villeneuve a traité de « cancre » le ministre Roberge. Je n’aurais pas été aussi loin.

Beaucoup d’improvisat­ion et de virages au printemps ?

Oui, inévitable­ment, comme partout. On n’avait jamais vécu cela.

Le plan de retour en classe dévoilé en juin correspond­ait à la situation… de juin.

De nouvelles annonces sont prévues. On jugera sur pièces.

Mais il est vrai que si la bonne volonté du ministre Roberge ne fait pas de doute, l’image qui vient en tête est celle du navire dont on ne voit guère le capitaine.

Cet automne, il n’aura pas droit à autant d’indulgence qu’au printemps.

Un indice de la complexité de l’affaire est l’incroyable diversité des plans de retour à l’école à travers le monde.

On ne dira jamais assez à quel point la privation d’école est dévastatri­ce.

Apprendre, c’est comme pratiquer un sport.

Il y en a des plus doués que d’autres, mais pour devenir bon, il faut persévérer, s’entraîner, acquérir des habitudes, des automatism­es.

Plus on attend avant de recommence­r, plus l’effort de s’y remettre sera pénible.

Plus l’enfant est jeune, plus les retards accumulés seront pénalisant­s.

La pandémie a brutalemen­t éclairé le fossé économique entre pauvres et riches.

En plus d’avoir moins de réserves financière­s pour tenir le coup, les premiers avaient les emplois les plus rapidement supprimés dès que le confinemen­t fut décrété.

ÉCARTS

Cette inégalité se retrouve aussi dans le domaine éducatif.

Prenez un enfant de parents pauvres et un enfant de parents riches.

Il y a des exceptions, mais les chances sont fortes que les parents du premier seront peu éduqués et valorisero­nt moins l’éducation que ceux du second.

Des parents éduqués pourront partiellem­ent se substituer à l’enseignant, offriront un foyer plus stimulant sur le plan intellectu­el, auront des livres à la maison, un choix télévisuel plus avisé, des conversati­ons à table qui voleront plus haut.

Des parents peu éduqués ne sauront même pas comment s’y prendre pour se substituer à l’école.

Quand j’étais député, combien de logis j’ai vus dans lesquels le seul livre était le Guide de l’auto, où la télé était ouverte du matin au soir pendant que les parents roulaient leurs cigarettes devant un cendrier qui débordait, où la nourriture visible sur le comptoir était tout ce que l’on ne recommande pas ?

C’est aussi dans les milieux défavorisé­s que l’enfant coincé à la maison est statistiqu­ement le plus à risque d’être négligé, ou pire.

Ce n’est pas du mépris, mais un constat amplement documenté.

C’est encore l’éducation qui est le moyen le plus sûr d’échapper à cela.

M. Roberge, vous devez sortir votre hockey des séries…

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