Le Journal de Montreal

300 000 sans-abri

La communauté libanaise de Montréal s’est rassemblée pour pleurer, mais aussi pour exiger des changement­s

- JONATHAN TREMBLAY

La tristesse, la colère, la rage et la recherche de responsabl­es ont teinté une vigile initialeme­nt organisée afin de rendre hommage aux victimes des explosions de Beyrouth mardi, au centre-ville de Montréal, hier soir.

« Tous doivent partir [en référence aux politicien­s en place au Liban] » a été un des slogans scandés en arabe par les quelques centaines de Montréalai­s d’origine libanaise, plutôt jeunes, rassemblés hier soir au square Dorchester, à l’intersecti­on de la rue Peel et du boulevard René-Lévesque.

À partir de 19 h et pendant plus de deux heures, des membres de Diaspora

Unie de Montréal, une communauté politique, avaient donné rendezvous à tous ceux qui désiraient rendre hommage à leurs « frères et soeurs » qui ont perdu la vie dans les explosions survenues mardi midi, au port de Beyrouth.

Après avoir cité les noms de plusieurs personnes décédées, tenu une minute de silence et allumé des lampions, les messages et les discours livrés au mégaphone ont rapidement pris une teneur politique.

« Ce gouverneme­nt doit tomber. Le président doit tomber et la religion doit tomber, a énuméré avec émotion et sous les applaudiss­ements Helene Chahine devant plusieurs membres des médias. Je pense que les gens qui sont responsabl­es doivent être amenés en justice. C’est horrible ce qui s’est passé. »

« Ce n’est pas seulement une erreur, c’est de la négligence, a ajouté Stephani Moukhaiber, 25 ans, porte-parole de la communauté. On est ici, et privilégié­s. On doit être là pour nos proches qui sont là-bas et unir nos voix. »

ÉTREINTES ET SANGLOTS

L’aspect revendicat­eur du rassemblem­ent a néanmoins témoigné de la profonde tristesse ressentie par les centaines de personnes, dont la plupart arboraient le masque.

Des gens pour qui les 24 heures précédente­s avaient été des plus pénibles se sont étreints en guise de réconfort, d’autres, inconsolab­les, ont carrément fondu en larmes sous la lourdeur de l’ambiance qui régnait au parc.

« Ça fait très mal, a laissé tomber Rana Hallaby, 28 ans, dont la cousine travaillai­t dans un hôpital qui a été ravagé. J’espère que le peuple libanais se soulèvera. Il n’a plus rien à perdre. »

« On est venus pour être solidaires. On est nés au Liban. Beyrouth, c’est la ville où on a grandi, a confié à son tour Toufic Srouji, 27 ans, qui s’est recueilli avec sa conjointe Jana Fakhouri. Tous les souvenirs que nous avons sont détruits. On a du mal à accepter que ça se soit passé. »

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PHOTO AGENCE QMI, MARIO BEAUREGARD Des centaines de personnes se sont réunies au square Dorchester, hier, à Montréal, pour pleurer les victimes des explosions au port de Beyrouth.
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PHOTO AGENCE QMI, MARIO BEAUREGARD Cette jeune femme n’a pu retenir ses larmes.
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PHOTO AGENCE QMI, MARIO BEAUREGARD Des Montréalai­s ont notamment allumé des chandelles à la mémoire des victimes libanaises.
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Porte-parole de
Diaspora Unie
STEPHANI MOUKHAIBER Porte-parole de Diaspora Unie

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