Le Journal de Montreal

Chaos et colère à Beyrouth

300 000 personnes se retrouvent à la rue au lendemain des violentes explosions qui ont fait au moins 135 morts

- – Avec30Er3i­1ka33Au4C8­boimnp,l. Nora T. Lamontagne et l’AFP,

LE JOURNAL | Environ 300 000 personnes se retrouvent sans domicile à cause de négligence­s qui ont mené à l’explosion de 2750 tonnes de nitrate d’ammonium mardi et dévasté près de la moitié de la capitale libanaise.

« À Achrafieh [un quartier résidentie­l près du port], toutes les maisons ont été détruites. Sans exception », s’est alarmée Nada Farhat.

L’avocate qui a quitté Montréal pour Beyrouth connaît personnell­ement au moins une dizaine de familles se retrouvant à la rue. Elle craint le pire pour les Libanais qui ont vu leur habitation détruite.

La grave crise économique qui sévit au pays limite encore plus les moyens des nouveaux sans-abri.

« Le peuple libanais a appris à vivre avec peu de moyens. Mais cette fois-ci, je n’arrive pas à imaginer [ce qui arrivera] », a ajouté Hanadi Saad, fondatrice de Justice Femme, qui est arrivée au Québec en 1991 après avoir vécu la guerre.

Les dommages matériels ont été évalués à 4 milliards $ canadiens par le gouverneur de Beyrouth, Marwan Abboud.

VILLE SINISTRÉE

Dans la capitale, déclarée ville sinistrée, le chaos règne toujours dans les rues ensevelies par les débris, les morceaux de vitres fracassées et les voitures abandonnée­s.

Au milieu des ruines, les secouriste­s poursuivai­ent leurs recherches pour trouver des survivants, alors que des dizaines de personnes sont toujours portées disparues.

Les déflagrati­ons meurtrière­s auraient été causées par un incendie qui a atteint le hangar du port renfermant les matières chimiques dangereuse­s.

Les autorités libanaises, qui ont décrété l’état d’urgence pour deux semaines, ont admis que les explosions qui ont tué au moins 135 personnes et en ont blessé des milliers d’autres étaient prévisible­s, selon

Le quotidien britanniqu­e mentionne que l’importante réserve, autrefois décrite comme une « bombe flottante », se trouvait dans le port depuis 2014 et avait fait l’objet de plusieurs avertissem­ents.

En juin 2019, la sûreté de l’État, un des plus hauts organismes de sécurité au Liban, a enquêté sur la cargaison, après des plaintes répétées concernant des odeurs nauséabond­es qui émanaient du hangar, a souligné l’AFP.

NÉGLIGENCE AU PORT

Dans son rapport, elle a signalé que l’entrepôt contenait « des matières dangereuse­s qu’il est nécessaire de déplacer ».

L’agence Reuters a cité une source proche d’un employé du port ayant déclaré qu’une équipe qui a inspecté le matériel il y a six mois a averti qu’il pourrait « faire exploser tout Beyrouth » s’il n’était pas enlevé.

Hier, le gouverneme­nt a mis des fonctionna­ires du port de Beyrouth en résidence surveillée. Une enquête lèvera le voile sur la façon dont les matériaux hautement explosifs ont été entreposés à moins de 100 mètres d’un quartier résidentie­l. #PENDEZ-LES

La révélation que la négligence du gouverneme­nt aurait joué un rôle dans le drame a alimenté l’ire des Libanais.

Certains réclament la démission de l’ensemble des dirigeants du pays, rendus responsabl­es de cette tragédie.

Hier, des manifestan­ts ont attaqué le convoi de l’ancien premier ministre libanais Saad Hariri et se sont battus avec ses gardes du corps lors d’une manifestat­ion, a rapporté The Guardian.

Sur Twitter, des Libanais ont crié leur colère avec le mot clic « Pendez-lesRÉ»SU.

« Vous devez payer pour avoir2b0r2­û0lé-0le8-04 coeur des mères et l’avenir des jeunes et terrorisé les enfants », a écrit l’un d’eu1x8,24 sous les portraits des chefs p1o8li2t4i­qu25e3s.0

 ?? PHOTO AFP ?? Une femme marche sur les décombres de son appartemen­t, dans le quartier de Gemmayzeh, après les explosions qui ont dévasté une partie de la capitale libanaise.
PHOTO AFP Une femme marche sur les décombres de son appartemen­t, dans le quartier de Gemmayzeh, après les explosions qui ont dévasté une partie de la capitale libanaise.

Newspapers in French

Newspapers from Canada