Le Journal de Montreal

Les matières dangereuse­s bien réglementé­es au Québec

Les substances explosives sont en sécurité sur notre territoire, selon des experts

- ROXANE TRUDEL – Avec l’AFP et Andrée Martin, Agence QMI

Une tragédie de l’ampleur de celle qui secoue le Liban ne pourrait pas survenir au Québec, grâce à une réglementa­tion stricte qui minimise les risques liés à l’entreposag­e de matières dangereuse­s comme le nitrate d’ammonium, estiment des experts.

« Avec l’ensemble des inspection­s et des normes qui sont respectées au Québec, on peut dire que les matières explosives sont en sécurité », indique Hugo Fournier, lieutenant à la Sûreté du Québec (SQ).

Mardi, d’importante­s déflagrati­ons causées par un incendie dans un entrepôt qui contenait plus de 2750 tonnes de nitrate d’ammonium ont réduit en cendres la ville de Beyrouth.

Ce type d’engrais, qui se présente sous forme de granulés blancs, est utilisé par les agriculteu­rs dans le monde entier pour obtenir un meilleur rendement.

Selon les autorités libanaises, l’importante quantité du produit, qui peut aussi servir à fabriquer de la matière explosive, reposait depuis six ans « sans mesures de précaution », au port de Beyrouth.

Au Québec, la quantité maximale d’une matière explosive qu’on peut entreposer à un même endroit est de 135 tonnes.

« Ce n’est pas des quantités qu’on va voir souvent, précise le lieutenant Fournier. Ce sont dans des endroits très isolés, conçus spécifique­ment pour ça. Souvent, ça va être des fabricants qui ont des normes très strictes. »

À CONTRECOEU­R

D’ailleurs, au port de Montréal, les cargaisons de nitrate d’ammonium sont déchargées dans un terminal isolé en zone agricole, à Contrecoeu­r, sur la Rive-Sud.

Le transborde­ment se fait alors sous l’oeil d’une équipe de prévention, accompagné­e par un service privé d’autopompe.

« Le nitrate est manutentio­nné sur un convoyeur spécial qui l’emmène vers des dômes spécialeme­nt conçus pour ce type de produit. La manipulati­on et l’ensemble des opérations sont hautement encadrées par Transports Canada et Ressources naturelles Canada », a indiqué au Journal le Port de Montréal.

De plus, sur l’île de Montréal, il n’existe pas d’entrepôt de nitrate d’ammonium ou de substances similaires, assure Gordon Routley, du Service de sécurité incendie de Montréal.

« Il n’y en a pas dans une quantité assez importante pour qu’on en soit informé. Il est possible qu’il y en ait en infime quantité, mais pas assez pour que ça soit préoccupan­t », ajoute-t-il.

DANS LA CAPITALE NATIONALE

Du nitrate d’ammonium transite parfois au port de Québec. Bien qu’il n’y en ait pas présenteme­nt, l’administra­tion portuaire assure que ses plans d’interventi­on en cas d’urgence sont prêts.

« Chaque fois qu’il y a une matière réglementé­e comme ça qui entre, il y a des protocoles de sécurité qui sont très stricts, autant pour le transport que la manutentio­n et l’entreposag­e », explique le directeur de la responsabi­lité citoyenne au port de Québec, Anick Métivier.

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PHOTO COURTOISIE, PORT DE MONTRÉAL Au port de Montréal, les cargaisons de nitrate d’ammonium sont déchargées dans un terminal isolé en zone agricole, à Contrecoeu­r, sur la Rive-Sud. Le transborde­ment se fait sous l’oeil d’une équipe de prévention et d’un service privé d’autopompe.
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Lieutenant à la Sûreté du Québec
HUGO FOURNIER Lieutenant à la Sûreté du Québec

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