Les matières dangereuses bien réglementées au Québec
Les substances explosives sont en sécurité sur notre territoire, selon des experts
Une tragédie de l’ampleur de celle qui secoue le Liban ne pourrait pas survenir au Québec, grâce à une réglementation stricte qui minimise les risques liés à l’entreposage de matières dangereuses comme le nitrate d’ammonium, estiment des experts.
« Avec l’ensemble des inspections et des normes qui sont respectées au Québec, on peut dire que les matières explosives sont en sécurité », indique Hugo Fournier, lieutenant à la Sûreté du Québec (SQ).
Mardi, d’importantes déflagrations causées par un incendie dans un entrepôt qui contenait plus de 2750 tonnes de nitrate d’ammonium ont réduit en cendres la ville de Beyrouth.
Ce type d’engrais, qui se présente sous forme de granulés blancs, est utilisé par les agriculteurs dans le monde entier pour obtenir un meilleur rendement.
Selon les autorités libanaises, l’importante quantité du produit, qui peut aussi servir à fabriquer de la matière explosive, reposait depuis six ans « sans mesures de précaution », au port de Beyrouth.
Au Québec, la quantité maximale d’une matière explosive qu’on peut entreposer à un même endroit est de 135 tonnes.
« Ce n’est pas des quantités qu’on va voir souvent, précise le lieutenant Fournier. Ce sont dans des endroits très isolés, conçus spécifiquement pour ça. Souvent, ça va être des fabricants qui ont des normes très strictes. »
À CONTRECOEUR
D’ailleurs, au port de Montréal, les cargaisons de nitrate d’ammonium sont déchargées dans un terminal isolé en zone agricole, à Contrecoeur, sur la Rive-Sud.
Le transbordement se fait alors sous l’oeil d’une équipe de prévention, accompagnée par un service privé d’autopompe.
« Le nitrate est manutentionné sur un convoyeur spécial qui l’emmène vers des dômes spécialement conçus pour ce type de produit. La manipulation et l’ensemble des opérations sont hautement encadrées par Transports Canada et Ressources naturelles Canada », a indiqué au Journal le Port de Montréal.
De plus, sur l’île de Montréal, il n’existe pas d’entrepôt de nitrate d’ammonium ou de substances similaires, assure Gordon Routley, du Service de sécurité incendie de Montréal.
« Il n’y en a pas dans une quantité assez importante pour qu’on en soit informé. Il est possible qu’il y en ait en infime quantité, mais pas assez pour que ça soit préoccupant », ajoute-t-il.
DANS LA CAPITALE NATIONALE
Du nitrate d’ammonium transite parfois au port de Québec. Bien qu’il n’y en ait pas présentement, l’administration portuaire assure que ses plans d’intervention en cas d’urgence sont prêts.
« Chaque fois qu’il y a une matière réglementée comme ça qui entre, il y a des protocoles de sécurité qui sont très stricts, autant pour le transport que la manutention et l’entreposage », explique le directeur de la responsabilité citoyenne au port de Québec, Anick Métivier.