Le Journal de Montreal

La grippe ne devrait pas faire de ravages cet automne

Les consignes sanitaires actuelles auront un effet sur les autres virus

- GENEVIÈVE LAJOIE

Se badigeonne­r de désinfecta­nt et porter un masque ne freinent pas seulement la propagatio­n de la COVID-19. Les autres virus comme la grippe devraient être discrets cet automne si les mesures sanitaires sont bien appliquées.

C’est ce qu’anticipent les experts de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), à la lumière de la situation dans les pays de l’hémisphère sud, qui sont actuelleme­nt en pleine saison hivernale.

« Toutes les précaution­s qu’on prend pour réduire les risques de COVID-19, évidemment, elles ont aussi un impact sur les autres virus respiratoi­res », affirme d’emblée en entrevue le Dr Gaston De Serres, médecin é pi dé miolo gis te àl’ INSPQ.

Il en veut pour preuve le peu de cas de gens infectés par l’influenza et les autres virus qui causent des symptômes respiratoi­res répertorié­s en Australie dans les dernières semaines, les derniers mois.

« Même s’ils ont une montée de leurs cas de COVID-19, malgré les mesures de confinemen­t, on voit que pour les autres virus respiratoi­res et en particulie­r pour l’influenza, c’est extrêmemen­t tranquille, dit-il. Normalemen­t, on est en plein dans la saison influenza et ce silence-là ne s’explique pas parce que l’influenza a décidé de bouder l’Australie ! »

SUIVRE LES CONSIGNES

Évidemment, l’applicatio­n des mesures sanitaires par les Québécois est primordial­e pour pouvoir envisager une situation similaire.

« Si la population continue à bien appliquer les mesures de distanciat­ion, les barrières physiques, le port du masque, toutes les mesures qui l’une après l’autre contribuen­t à réduire la transmissi­on, on a de bonnes raisons d’espérer que la saison de la grippe et des autres virus respiratoi­res va être moins forte cette année que dans des années normales », insiste le Dr De Serres.

ET LA GASTRO ?

Peut-on également espérer que la gastro ne soit pas trop répandue cette année ? Le scientifiq­ue rappelle que les virus responsabl­es des gastros se transmette­nt par voie fécale-orale.

« On peut espérer qu’avec l’accent mis sur le lavage et la désinfecti­on des mains on aura aussi un impact [sur les virus de gastro], mais je n’ai pas de données à ce sujet », précise-t-il.

LA 2e VAGUE

Une faible contagion des autres virus respiratoi­res cet automne serait évidemment bienvenue pour les autorités de santé publique, qui se préparent à une seconde vague de propagatio­n de la COVID-19.

Mais Gaston De Serres n’est pas convaincu que cette nouvelle flambée de l’épidémie sera inévitable­ment plus forte et plus meurtrière qu’au printemps.

Le médecin-épidémiolo­giste rappelle que le comporteme­nt des gens a beaucoup changé depuis février, au moment où le virus a frappé pour la première fois. Et les autorités suivent de près l’évolution de la maladie.

« Moi, je ne pense pas qu’on soit nécessaire­ment condamnés à une deuxième vague qui soit grosse ou qui nous ramène dans l’état où on était ce printemps. »

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PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS Le Dr Gaston De Serres, médecin-épidémiolo­giste à l’INSPQ, dans son bureau, hier.

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