Le Journal de Montreal

Difficile de « carter » les clients masqués

Les pratiques varient d’un commerce à l’autre

- GUILLAUME PELLETIER Agence QMI

Les commerçant­s qui « cartent » les clients souhaitant acheter de l’alcool, du tabac, des billets de loto ou du cannabis ne suivent pas tous les mêmes procédures pour vérifier l’identité de ceux-ci depuis l’imposition du port du masque.

Plusieurs caissiers demandent aux clients d’abaisser leur masque quelques secondes pour vérifier si la personne devant eux est bien celle qui apparaît sur la pièce d’identité fournie, tandis que d’autres ne s’en donnent même pas la peine, a pu constater le 24 Heures.

Lors de notre passage dans un dépanneur de Saguenay, un commis s’est satisfait simplement de voir la carte d’identité d’un client, malgré le fait qu’il portait des lunettes de soleil et un couvre-visage.

Dans un commerce du secteur Ville-Marie, à Montréal, un employé qui ne savait manifestem­ent pas comment régler le dilemme a demandé à voir une carte de crédit, sous prétexte qu’il faut avoir 18 ans pour en posséder une à son nom.

Pourtant, même en temps de pandémie, les commerçant­s s’exposent à de lourdes amendes s’ils vendent des produits réservés aux adultes à des mineurs. Avec le masque qui couvre la barbe, il peut devenir encore plus difficile d’estimer l’âge. Plusieurs établissem­ents visités par le

24 Heures demandent aux clients de retirer ou d’abaisser leur couvre-visage le temps de la vérificati­on, une pratique autorisée par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).

« Les risques de retirer son masque quelques secondes dans un cas d’identifica­tion sont minimes », explique une porte-parole du ministère, Marie-Louise Harvey.

MAINS PROPRES

Le client et le commis doivent se laver les mains avant et après avoir manipulé la carte d’identité, rappelle le MSSS.

Une opération difficile lorsque le commis décide d’inspecter la carte et de nous la rendre avant de demander d’abaisser notre masque, ce qui nous est arrivé dans trois dépanneurs du Saguenay–Lac-Saint-Jean.

Dans les succursale­s de la Société des alcools du Québec (SAQ) et de la Société québécoise du cannabis, la procédure officielle est de montrer sa carte d’identité au commis à travers le plexiglas.

« Puisque l’identifica­tion des clients est vérifiée à la caisse et que toutes nos caisses sont munies d’un plexiglas, il n’y a pas davantage de risque [de propagatio­n du virus] », note Linda Bouchard, agente d’informatio­n à la SAQ.

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PHOTO AGENCE QMI, GUILLAUME PELLETIER Le journalist­e du 24 Heures Gabriel Beauchemin a dû présenter sa carte d’identité pour acheter de la bière dans un dépanneur du quartier Hochelaga, à Montréal.

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