Le Journal de Montreal

L’inaction caquiste dans le dossier des bonis dénoncée

- JEAN-MICHEL GENOIS GAGNON Le Journal de Québec

La Fédération canadienne des contribuab­les (FCC) et Québec solidaire demandent à la CAQ de passer de la parole aux actes et de mettre un terme aux bonis de performanc­e dans les sociétés d’État ayant le monopole dans leur marché.

Hier, Le Journal a révélé que la SAQ allait verser 9,88 millions $ en rémunérati­on variable à 1879 employés et dirigeants pour 2019-2020. Chez Hydro-Québec, la cagnotte atteint 29,9 M$.

En 2015, alors qu’elle était dans l’opposition, la CAQ avait exigé la fin de ces bonis. « On parle ici de la gestion d’un monopole d’État. Tous les Québécois sont forcés de faire affaire avec la SAQ pour se procurer de l’alcool. C’est un non-sens », avait alors indiqué le critique des Finances, François Bonnardel.

Hier, le Parti québécois ainsi que le Parti libéral ont préféré ne pas commenter ce dossier, pour le moment.

Du côté de Québec solidaire, le porte-parole, Gabriel Nadeau-Dubois, a déploré l’inaction de la CAQ. Il demande au gouverneme­nt Legault de s’assurer qu’il n’y aura pas de bonis versés pour l’année en cours à la SAQ.

« Ça serait encore plus scandaleux que les dirigeants osent prétendre à leur bonne performanc­e et demander des bonis alors que si les ventes et les profits augmentero­nt cette année, c’est exclusivem­ent parce que le gouverneme­nt a épargné la SAQ du confinemen­t [...] », répond M. Nadeau-Dubois.

ILLOGIQUE

Selon la FCC, il est illogique de maintenir ce système de primes dans « des marchés sans compétitio­n ».

« La CAQ avait promis de mettre fin aux bonis à la SAQ. Cela fait deux ans qu’ils sont au pouvoir et ce n’est toujours pas fait. Qu’est-ce que les responsabl­es attendent ? », demande Renaud Brossard, directeur Québec de la FCC. « Les dirigeants de la SAQ évoluent dans un contexte où il n’y a pas de concurrenc­e. Si la société d’État a de bons résultats financiers, ce n’est pas nécessaire­ment à cause de ses dirigeants. C’est un monopole légal. Il n’y a personne avec qui les responsabl­es peuvent se mesurer », poursuit-il.

En fin de journée, le cabinet du ministre des Finances, Eric Girard, a indiqué dans un courriel qu’il faut être « extrêmemen­t vigilants quant à l’utilisatio­n des deniers publics et la gestion de ceux-ci. Nous sommes confiants que les dirigeants et les conseils d’administra­tion agissent avec diligence et respectent les normes de rémunérati­on dictées par le Conseil du trésor et les Emplois supérieurs. »

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