Poursuite de 30 M$ contre Lightspeed et son fondateur
La firme de Dax Dasilva nie les allégations de contrefaçon et veut les contester
La société montréalaise Lightspeed et son fondateur président et chef de la direction, Dax Dasilva, sont poursuivis en justice pour contrefaçon devant la Cour supérieure du Québec.
Le bras de fer, qui s’étire depuis déjà quatre ans, pourrait coûter cher à l’entreprise technologique cotée à la Bourse de Toronto. En plus de donner un dur coup à la réputation de l’entreprise et de son fondateur, pas moins de 30 M$ sont réclamés par les poursuivants.
Ces derniers, les sociétés 3811981 Canada inc. et 92257 Canada Ltée, allèguent que M. Dasilva a utilisé sans autorisation la copie d’un logiciel (du nom d’Iron) ainsi que son code source depuis la création de Lightspeed, en 2005, et le lancement de son logiciel à succès Onsite.
ANCIEN EMPLOI
Le tout remonte à 2004. Alors simple programmeur à l’emploi de Brenrose Solutions, Dax Dasilva participe au développement d’Iron. Au terme de son emploi, ce dernier aurait quitté en conservant avec lui plusieurs informations relatives au logiciel en question.
Lorsque Brenrose Solutions déclare faillite quelques semaines plus tard, à la fin de 2004, les deux sociétés croient faire une bonne affaire en faisant l’acquisition d’Iron et de tous les droits de propriété intellectuelle du logiciel.
C’était évidemment avant qu’ils ne réalisent, des années plus tard, le succès que connaît Lightspeed, avec à sa tête l’ancien programmeur de Brenrose.
Les demandeurs allèguent aujourd’hui que le logiciel Onsite, développé par Lightspeed, est une contrefaçon du logiciel Iron, protégé par le droit d’auteur
À titre de réparation, ils réclament 27 M$ à titre de remboursement d’une partie des bénéfices réalisés à partir de la contrefaçon du logiciel Iron et de son code source, de même que de la violation des droits d’auteur qui y sont liés. À cette réclamation s’ajoute une réclamation de 3 M$ à titre de dommages punitifs.
Le Journal a tenté sans succès d’obtenir une entrevue avec Dax Dasilva.
Le porte-parole de Lightspeed, Brad Grill, a indiqué que comme la cause était toujours devant les tribunaux, le PDG ne pouvait se permettre le moindre commentaire.
LIGHTSPEED TRANSPARENTE
Par courriel, Lightspeed insiste avoir divulgué ce litige pour la première fois aux autorités canadiennes en valeurs mobilières le 6 février 2019, dans son prospectus de base provisoire. Le 21 mai dernier, l’entreprise a également publié une note à ce sujet, à l’intention des autorités mobilières et du public.
Dans cette note, la direction affirme en outre « être profondément en désaccord avec les prétentions des demanderesses, que nous estimons sans fondement et que nous allons vigoureusement contester. Si les demanderesses obtenaient gain de cause sur leur réclamation, autant notre situation financière que notre réputation en souffriraient, ce qui nuirait à notre capacité d’attirer et de conserver des clients. À ce jour, le tribunal ne nous a pas ordonné de payer des dommages-intérêts ou des amendes. »