Le Journal de Montreal

Distanciat­ion réussie

L’Orchestre symphoniqu­e de Québec brise la glace à la salle Louis-Fréchette devant 175 spectateur­s

- YVES LECLERC Le Journal de Québec

Des sourires sur les visages des musiciens et des applaudiss­ements nourris, ça faisait longtemps qu’on n’avait pas vu et entendu ça.

L’Orchestre symphoniqu­e de Québec a réalisé une première québécoise, hier, avec un concert présenté dans une salle et devant 175 spectateur­s avec distanciat­ion. Une salle Louis-Fréchette qui peut en temps normal contenir 1885 personnes.

On retrouvait deux sièges de libres entre chaque spectateur et une rangée de sans spectateur­s devant et derrière. Seul le parterre était ouvert pour l’occasion.

Des gens qui avaient payé 40 $ pour retrouver ce plaisir d’entendre de la musique dans une véritable ambiance de concert. Ce qui faisait changement des ciné-parcs, des petites configurat­ions et des concerts en ligne.

Frédéric Roberge avait hâte de renouer avec l’OSQ qu’il suit depuis 20 ans. Sa conjointe, Mélanie Forget, bassoniste, fait partie de l’ensemble de Québec.

« C’est lorsqu’on est privé de quelque chose que l’on réalise comment ça peut nous manquer. C’est très émouvant d’être ici », a-t-il fait remarquer, avant le concert.

DES RÈGLES À RESPECTER

Après être entrés dans le Grand Théâtre, les spectateur­s, tous masqués, devaient répondre à quelques questions sur leur état de santé, se laver les mains et suivre les indication­s du personnel, avant de se rendre à leurs sièges. Ils pouvaient à ce moment enlever leurs couvre-visages.

Des musiciens de la section des vents de l’Orchestre sont déjà sur scène et en préparatio­n. L’OSQ offrait un concert en deux temps. Une première portion où les vents étaient en vedette et un dernier segment avec uniquement les cordes. ÉMOUVANT

Il est rare d’avoir l’occasion d’apprécier les vents qui sont souvent en arrière, derrière les violoniste­s, altistes, violoncell­istes et contrebass­istes.

Hier, durant 30 minutes, ils occupaient toute la scène, avec trois percussion­nistes.

Et ils étaient bien en évidence dans l’interpréta­tion de l’Ouverture pour vents de Mendelssoh­n et lors de la Sérénade de Richard Strauss.

Il y avait quelque chose d’émouvant à ressentir la chaleur de cette musique et d’entendre les applaudiss­ements des spectateur­s à la fin de chaque pièce.

« Vous ne pouvez pas imaginer le bonheur pour nous de partager ça avec vous et de sentir votre écoute », a lancé le chef invité Nicolas Ellis, après l’interpréta­tion des quatre mouvements de la Sérénade

pour cordes de Tchaïkovsk­i.

Un chef qui, comme les musiciens, est arrivé « masqué » sur les planches et qui l’a retiré une fois rendu à sa place.

Les violoniste­s et altistes ont tous joué debout lors de leur segment. Ce qu’on voit très rarement.

L’OSQ a livré de beaux moments avec la pièce Gabriel’s Oboe en hommage à Ennio Morricone, avec Philippe Magnan au hautbois et lors de la dramatique Sospiri d’Edvard Elgar.

À la fin de la prestation, les 175 spectateur­s ont ovationné les musiciens. Les sourires étaient abondants et heureux.

 ?? PHOTOS SIMON CLARK ?? 1. Il y avait deux bancs de libres entre chaque duo de spectateur­s et les rangées d’avant et de derrière étaient inoccupées. 2. Les gens devaient répondre à quelques questions sur leur état de santé à leur arrivée dans le hall du Grand Théâtre. 3. Une station de lavage de mains était installée à l’entrée. 4. L’Orchestre symphoniqu­e de Québec, sous la direction du chef invité Nicolas Ellis, a offert un bel hommage à Ennio Morricone, avec Philippe Magnan au hautbois, dans un extrait du film The
Mission.
PHOTOS SIMON CLARK 1. Il y avait deux bancs de libres entre chaque duo de spectateur­s et les rangées d’avant et de derrière étaient inoccupées. 2. Les gens devaient répondre à quelques questions sur leur état de santé à leur arrivée dans le hall du Grand Théâtre. 3. Une station de lavage de mains était installée à l’entrée. 4. L’Orchestre symphoniqu­e de Québec, sous la direction du chef invité Nicolas Ellis, a offert un bel hommage à Ennio Morricone, avec Philippe Magnan au hautbois, dans un extrait du film The Mission.

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