Des parents à risque refusent d’envoyer leurs enfants à l’école
Ils réclament de l’enseignement à distance comme en Ontario
Des parents, dont une mère en rémission d’un cancer, refusent de renvoyer leurs enfants à l’école cet automne pour des raisons de santé et réclament de l’enseignement à distance pour leurs enfants.
Heather McLaughlin s’est rétablie récemment d’un cancer, et son fils, qui doit commencer sa quatrième année dans une école de Montréal, est diabétique.
Avec les mesures sanitaires annoncées en juin pour la rentrée, elle ne veut pas renvoyer son garçon à l’école cet automne.
« On se sent coincés. On ne pense pas que le plan actuel va permettre de protéger la santé de notre famille, mais on n’a pas d’autre choix », déplore-t-elle.
Le gouvernement Legault a annoncé en juin que la fréquentation scolaire serait obligatoire cet automne pour tous, sauf en cas d’exception pour des enfants avec une condition médicale particulière. Il n’a toutefois pas été question d’autoriser des exemptions pour des enfants vivant avec un proche à risque.
Après une consultation auprès d’un professionnel de la santé, Mme McLaughlin a appris qu’elle ne pourrait pas obtenir d’exemption médicale pour son garçon. Elle réclame un renforcement des mesures sanitaires et de l’enseignement à distance, afin de permettre aux familles de garder leurs enfants à la maison tout en poursuivant leur éducation, comme ce sera le cas en Ontario.
ENSEIGNEMENT À DISTANCE
C’est aussi ce que demande Noémie Lafrance, dans une lettre transmise au gouvernement Legault récemment.
Elle réclame la mise en place d’une approche hybride, où l’enseignement fait en classe pourrait être retransmis simultanément à l’écran pour les élèves à la maison.
Pour Mme Lafrance, il est hors de question que son garçon retourne en classe, puisque son père pourrait mourir s’il contractait la COVID-19. « Il est inacceptable de placer des familles dans une situation comme celle-là », affirme-t-elle.
Par ailleurs, l’absence d’approches scolaires différentes pourrait contribuer à surcharger le système de santé en cas de deuxième vague cet automne, fait aussi valoir Mme Lafrance, puisque les personnes à risque courent plus de risques de développer des complications si elles contractent la COVID-19.
« Il faut de toute façon mettre en place des mesures d’enseignement à distance parce qu’il va y en avoir des cas d’enfants qui vont tomber malades ou qui devront être en isolement cet automne. Il va falloir que l’école se poursuive pour eux aussi », ajoute-t-elle.
ÉCOLE À LA MAISON
Par dépit, des parents se tourneront vers l’école à la maison cet automne (voir autre
texte), ce qui demeure jusqu’à maintenant la seule option pour ceux qui veulent garder leurs enfants à la maison pour des raisons de santé.
C’est le cas de Julie De Sève, qui fera l’école à la maison à sa fille de 16 ans cet automne. Mme De Sève, qui est enceinte, a un autre garçon de 4 ans à la santé fragile et une belle-mère à risque.
Après s’être renseignée sur les exigences entourant l’école à la maison, Mme De Sève a bien vite réalisé que ce ne sera pas de tout repos. « Les programmes sont exigeants et il faut vraiment être équipé », affirme-t-elle.
« ON SE SENT COINCÉS. ON NE PENSE PAS QUE LE PLAN ACTUEL VA PERMETTRE DE PROTÉGER LA SANTÉ DE NOTRE FAMILLE. » – Heather McLaughlin, qui est en rémission d’un cancer et mère d’un garçon diabétique