Le Journal de Montreal

Maudit virus

La première semaine de reprise des activités dans le baseball majeur annonçait tellement de belles choses…

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Nous avions eu droit à des exploits personnels, des matchs en prolongati­on qui ajoutent du piquant en fin de rencontre et aussi, malheureus­ement, à des blessures sérieuses qui ont possibleme­nt compromis la saison de joueurs vedettes.

Par contre, la maudite COVID-19 s’est mise de la partie et a possibleme­nt mis cette saison, unique en son genre, dans une situation précaire.

La saison est-elle compromise ? J’espère que non ! Mais elle laisse déjà un mauvais goût dans la bouche des amateurs et des dirigeants. L’éclosion du virus chez les Marlins a tout chamboulé… Et voici que sept joueurs et six membres du personnel des Cards sont aussi positifs !

Ce qui, malgré tout, est le plus intéressan­t, c’est qu’aucune équipe ne s’est encore vraiment détachée du peloton.

Par contre, les joueurs devront respecter davantage les règlements qui leur interdisen­t de se toucher après qu’un des leurs a réussi un exploit, insister pour que tous portent le masque lorsqu’ils sont sur le banc et aussi mieux observer la distanciat­ion entre eux tout comme le confinemen­t à l’hôtel…

Depuis le début de la campagne, disons que c’était plutôt relaxe…

DEUX POIDS, DEUX MESURES ? La question que plusieurs observateu­rs se posent est la suivante : « Si l’éclosion du virus avait contaminé 18 joueurs des Yankees ou encore des Dodgers, la MLB aurait-elle adopté la même décision ? » Et cette question est pertinente. Les Marlins ont une bonne équipe, mais personne ne les voit comme candidats pour détrôner les Nationals comme champions de la Série mondiale… Ce qui n’est pas le cas pour les Yankees ou encore les Dodgers.

Les Marlins devront peut-être reprendre la compétitio­n avec une formation qui va ressembler davantage à une équipe de calibre AAA plutôt qu’une équipe de calibre des majeures.

Est-ce que la MLB aurait toléré une pareille situation avec les Yankees ou les Dodgers ?

Qu’il me soit permis d’en douter.

LE PARDON EST DIFFICILE

La semaine dernière, malgré les nouveaux règlements de cette saison, une bagarre générale a failli éclater entre les Dodgers et les Astros, lors du match du 28 juillet.

Après un début assez calme, la tempête s’est abattue sur le Minute Maid Stadium de Houston quand le lanceur des Dodgers, Joe Kelly a effectué deux tirs au-dessus de la tête d’Alex Bregman et de Carlos Correa. Ce dernier et Kelly se sont échangés des regards qui en disaient long avant de passer aux paroles.

C’est alors que les deux bancs se sont vidés. Heureuseme­nt, il n’y a eu aucun échange de coups. Et Kelly a été suspendu pour huit matchs.

Pour les Astros, c’est possibleme­nt une situation avec laquelle ils devront apprendre à composer, car plusieurs équipes rivales estiment avoir été flouées en 2017 en raison des tactiques déloyales dont les frappeurs des Astros ont été reconnus coupables. 100 ANS PLUS TARD… GAMBLING LÉGAL

Il s’est écoulé 100 ans et quelques poussières depuis que le scandale des Black Sox de Chicago a été mis à jour.

Au cours de cette période, les sports profession­nels (le baseball en tête) ont toujours voulu s’éloigner des paris sportifs, bien que le monde interlope en profitât largement.

Mais, depuis 2018, les paris sportifs ont été légalisés dans plusieurs États des É.-U. et les dirigeants y ont vu une manne inattendue de revenus.

L’appât du gain leur a rapidement fait oublier l’état de pureté qu’ils défendaien­t avec tant d’ardeur…

Reste à savoir, maintenant, de quelle façon ces nouveaux millions seront partagés. Si les proprios veulent la grosse part du magot, les associatio­ns des joueurs ne les laisseront pas faire sans réagir.

Selon les observateu­rs, les amateurs parient entre 60 M$ et 150 M$ chaque année sur les sports.

Il est évident que les équipes continuent d’interdire à leurs joueurs et employés de parier sur l’issue d’une rencontre dans les centres légalisés de paris sportifs… mais les preneurs au livre existent toujours, n’est-ce pas !

Il faut s’assurer que les techniques de surveillan­ce sont améliorées, sinon d’autres scandales comme celui des Black Sox et la suspension à vie de Pete Rose vont faire surface.

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PHOTO AFP Dans l’abri des Dodgers, le gérant Dave Roberts, le lanceur vedette Clayton Kershaw et un soigneur portent le masque.

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