Le Journal de Montreal

FANTÔMES DU PASSÉ

Martin Kaymer revit ses anciens exploits et se hisse parmi les meneurs au Championna­t de la PGA

- François-David Rouleau FDRouleauJ­DM fdavid.rouleau @quebecorme­dia.com

Les athlètes répètent sans cesse qu’ils vivent dans le présent. Pas Martin Kaymer. L’Allemand s’est inspiré de ses vieux exploits en les visionnant à 12 heures du début du Championna­t de la PGA d’Amérique. Résultat : il figure dans le haut du tableau à l’issue de la ronde initiale.

Le champion de l’édition 2010, à Whistling Straits, et de l’Omnium américain 2014, à Pinehurst, a cherché un moyen d’amorcer du bon pied ce 102e Championna­t de la PGA à Harding Park, à San Francisco, hier.

Mercredi soir, alors qu’il se sentait maussade au retour du souper, il a décidé de visionner son retour en ronde finale du U.S. Open. Il avait alors gagné par huit coups sur Eric Compton.

Non, il n’a pas branché son lecteur VHS pour revivre ses doux moments. Une visite sur YouTube a suffi.

« J’avais besoin de me remonter le moral un peu. De toute façon, il n’y a pas de chose à faire quand on reste à l’hôtel. Ça faisait quatre ou cinq ans que je n’avais pas regardé ce tournoi. Durant la pause de la pandémie, j’avais aussi regardé le Championna­t de la PGA 2010. On se souvient de la fin dramatique menant à ma victoire. »

En effet, Dustin Johnson avait créé la commotion au 72e trou quand son bâton avait touché le sable d’une fosse d’allée difficilem­ent identifiab­le lors de son second coup. La pénalité de deux coups l’avait sorti de la course et Kaymer avait soulevé le trophée Wanamaker après trois trous de prolongati­on.

PRÉCIEUSE AIDE

« Je sais qu’il ne faut pas vivre dans le passé, mais il peut t’aider dans le moment présent. Je le prends ainsi », a relaté l’Allemand de 35 ans, au neutre dans les tournois du Grand Chelem depuis trois ans.

Ne comptant aucune victoire sur les circuits de la PGA ou d’Europe depuis plus de cinq ans, on peut affirmer que son retour dans le passé l’a ravivé. Une ronde de 66 (-4), hier, l’a placé tout juste derrière le meneur, Jason Day, à -5.

Dire qu’il n’a même pas ouvert sa valise la semaine dernière en reprenant le jeu au Championna­t Barracuda. Il a largement raté le couperet à sa première présence de la saison sur le circuit de la PGA.

Une longue absence motivée par ses projets à la maison en Allemagne durant la pause de la pandémie.

DU MARTEAU AUX BÂTONS

« Je n’ai pas souvent joué au golf, car c’était interdit durant deux ou trois mois en raison du coronaviru­s. Je devais garder mon esprit occupé avec des projets. J’ai aidé mon père et fait de la constructi­on. On a bâti une terrasse entre autres. »

Il faut croire que les marteaux et les scies l’ont fait décrocher. Il n’a repris l’entraîneme­nt qu’en juin. C’est d’ailleurs pourquoi il est débarqué à San Francisco sans grande attente.

« Je ne sais pas où je peux situer mon jeu par rapport aux autres. Il est correct, sans plus. Dans cette optique, sur ce style de parcours et dans le contexte d’un championna­t majeur, ce n’est pas assez pour te rendre loin.

« Cette séance vidéo de 2014 hier soir (mercredi), a amené du positif dans mon jeu qui en manquait depuis des mois, a-t-il ajouté. Il m’a aidé à croire que mon jeu sur les verts est assez bon et que ma qualité de frappe l’est aussi. C’est plaisant de se souvenir de tout ça. »

FOLIE FURIEUSE

Il devra continuer à se remémorer ses beaux moments s’il veut rester accroché près du sommet du tableau principal aujourd’hui, car la chasse au « Brooks Koepka d’Amérique » est ouverte sur le Harding Park. Une véritable folie furieuse pour détrôner le double champion défendant.

Pas moins de neuf golfeurs partagent le troisième rang à -4, dont Koepka, bien évidemment! Et huit autres congestion­nent le 12e échelon à -3.

C’est un autre champion, celui de l’édition 2015, Jason Day, qui a mené le bal en ne commettant aucune faute en matinée avant d’être rejoint par Brendon Todd en fin de ronde. Day a joué avec stratégie. Il a ainsi suivi sa cadence des trois dernières semaines alors qu’il avait enregistré trois tops 10.

« Ce rythme semble avoir suivi. C’est excitant. Chaque jour, j’ai hâte de jouer. Ce n’était pas le cas avant. Je veux que ça continue », a souhaité l’Australien qui a procédé à de multiples changement­s dans son entourage.

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