LES DÉMONS DU DIMANCHE
Incapable de finir en force, Tony Finau collectionne les top 10
Un gros point d’interrogation est placé devant le nom de Tony Finau quand il apparaît au tableau principal d’un tournoi. Tous s’interrogent sur ses capacités à le compléter en force.
Encore en excellente posture après 18 trous au Championnat de la PGA, tombera-t-il dans ses vieilles habitudes dimanche ?
L’Américain de 30 ans, qui a savouré son unique victoire sur le circuit de la PGA à l’Omnium de Puerto Rico, à Coco Beach, en mars 2016, collectionne les top 10. Il en compte 30 depuis sa réussite.
Bien qu’il amorce en force ses tournois, notamment depuis la reprise du jeu en juin, il ne parvient pas à les terminer de la même manière. S’il affiche un score moyen de 69,13 coups en ronde initiale cette saison, ce qui le place au 10e rang sur le circuit, il le bousille avec une moyenne de 71,54 en ronde finale. Un rendement qui le renvoie au 178e rang.
« Je ne me cache pas que c’est la réalité. Mon entraîneur et moi faisons nos devoirs. Je crois que je joue bien le dimanche, mais il appert qu’il y a toujours un gars qui joue mieux que moi », a expliqué Finau sur ses « déboires ».
« Je réussis tout de même à rester dans la course, a-t-il aussitôt ajouté. Mon cheminement chez les pros a prouvé que je suis capable de gagner. »
POSITIF
Ayant terminé deux fois dans le top cinq des championnats majeurs l’an dernier, à l’Omnium britannique et au Tournoi des Maîtres, Finau croit que ce n’est qu’une question de temps avant de briser cette vilaine séquence. Il préfère insister sur la constance que l’échec d’agripper le trophée.
« J’essaie toujours de m’améliorer. J’espère que la donne changera en progressant dans ma carrière. »
De nature positive, il admet toutefois qu’il est parfois frustré quand il analyse certaines performances. « Dans certaines occasions, j’avais la chance de briller et je n’ai pas su le faire. »
Avec cette citation, on a qu’à penser au Tournoi des Maîtres 2019 alors qu’il jouait avec Tiger Woods et Francesco Molinari dans le dernier groupe. Il s’était contenté de la normale (72) pendant que ses rivaux attaquaient le trône. Il avait alors parlé de leçons.
LA FIN DES POINTS D’INTERROGATION
En analysant ses chances, Finau estime qu’il n’aurait pu gagner qu’environ six fois, alors qu’il a échappé la victoire en prolongation à quelques reprises. Selon sa philosophie, chaque expérience lui sert de leçon pour l’avenir.
« Il n’y a aucune raison d’être pessimiste quand je réussis à rester aussi constant », a insisté le golfeur ayant pris six fois le second rang depuis trois ans.
« Je sais que lorsque je suis en plein contrôle de mes moyens, c’est suffisant pour me battre ou gagner. Il faut que je garde cette attitude et cette confiance à l’avenir, plutôt que tomber dans le négativisme. Je l’ai déjà fait dans le passé.
« Je ne disparais pas, je suis constamment dans les tableaux principaux, a-t-il rappelé. Quand je vais réussir à gagner un tournoi dans un avenir rapproché, je crois que les interrogations disparaîtront et que le discours envers moi sera différent. »
Selon lui, il a fait la démonstration par ses performances depuis 2018 qu’il peut être un sérieux prétendant à un titre majeur. Avec son bagage, ce Championnat de la PGA peut lui sourire… S’il chasse ses démons du dimanche.