Le Journal de Montreal

Être flic en 2020

- JOSEPH FACAL joseph.facal@quebecorme­dia.com

Ce n’est pas mon cas, mais vous réagiriez comment si votre fils (ou votre fille) vous disait : je serai flic ?

Le salaire et le régime de retraite sont intéressan­ts, mais…

La scène se passe à Laval et a fait la une de votre

Journal favori, hier.

À la sortie d’un bar, les policiers interpelle­nt un groupe de jeunes. L’un d’entre eux est menotté pour non-respect des conditions imposées par la loi pour rester libre, dont le respect du couvrefeu.

IMAGINEZ

Après vérificati­on, ces conditions (car c’est un ange, voyez-vous) sont échues depuis la fin de juin.

Il est relâché. L’affaire est filmée par un de ses amis. La police dit à celui-là de reculer.

L’autre refuse et se fait immobilise­r au sol. Il avait une arme blanche illégale, ce qui lui vaut une amende de 1000 $. Un autre ange, quoi.

Je n’étais pas là, vous non plus. Le journalist­e souhaite en parler puisque c’est d’intérêt public. Mais qui va commenter ?

On peut toujours compter sur une de ces militantes quasi profession­nelles qui n’a pas besoin de connaître les faits pour pérorer.

La directrice de la Ligue des Noirs nouvelle génération dit : « Juste le fait qu’on tabasse quelqu’un, peu importe la couleur de la personne, je crois qu’il doit se passer quelque chose avec ces policiers ».

Elle n’était pas là, n’a rien vu, mais « il doit se passer quelque chose avec ces policiers ».

Un témoin anonyme parle de « violence » et de « profilage ».

Ce témoin est au goût du jour : il place les mots clés, « violence » et « profilage », mais il refuse de s’identifier. Un courageux…

Les images, elles, ne permettent pas de tirer de conclusion­s claires.

Bienvenue dans la réalité policière de 2020.

Vous avez quelques secondes, dans une situation à haut stress, pour décider si vous usez de force ou pas, si vous plaquez au sol ou pas, si vous sortez votre arme ou pas.

Et vous êtes désormais filmé... Y a-t-il une formation qui peut vous préparer à 100 % pour ce genre de situation ?

Tout cela dans un contexte où, pour beaucoup, le policier est présumé coupable, et où tous les interpellé­s deviennent des George Floyd en puissance.

Et une fois par année, lors de la journée pour dénoncer la « brutalité policière », les brutes fascistes déguisées en anarchiste­s lui lancent des pierres avant de piller quelques magasins chics.

Vous avez quelques secondes, dans une situation à haut stress, pour décider si vous usez de force ou pas, si vous plaquez au sol ou pas, si vous sortez votre arme ou pas.

VÉRITÉ

Je défends la police ? Oui, ce qui ne veut pas dire qu’elle ait toujours raison ou ne puisse faire mieux.

Imaginez être flic quand toute remarque qui vous déplaît devient une « microagres­sion »…

Quand les faits sont ce que vous voulez qu’ils soient, et comptent moins que vos sentiments…

Quand votre uniforme fait de vous, pour certains, le bras armé du pouvoir « blanc et capitalist­e ».

C’est lorsque la police n’intervient pas que la criminalit­é augmente, et ce sont les pauvres qui sont le plus souvent victimes de crimes. Voilà la vérité.

Jeune homme, tu songes à être flic ? Je dirais : y as-tu bien pensé ?

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