Le Journal de Montreal

WE Charity n’avait plus de local ici

Cette nouvelle donnée entraîne une enquête de plus

- ANNE CAROLINE DESPLANQUE­S Journal

OTTAWA | WE Charity a fermé son unique local au Québec et licencié deux de ses traducteur­s francophon­es peu avant que le gouverneme­nt fédéral lui confie l’administra­tion d’un programme controvers­é de bourse pour les étudiants de partout au pays.

WE Charity a quitté son bureau de la rue Saint-Hubert à Montréal, il y a quelques mois.

La propriétai­re de l’appartemen­t, situé dans un secteur résidentie­l du PlateauMon­t-Royal, a indiqué au que l’organisme était locataire depuis février 2019, mais n’avait pas renouvelé son bail en 2020.

Ces nouvelles informatio­ns ajoutent aux doutes relatifs à la capacité de l’organisati­on à assurer des services au Québec en français.

Le comité permanent des langues officielle­s de la Chambre des communes a décidé hier d’ouvrir une enquête sur ce dossier.

L’organisme proche des familles du premier ministre Justin Trudeau et du ministre des Finances, Bill Morneau, est dans l’embarras depuis que le fédéral lui a confié puis retiré la gestion des bourses canadienne­s pour le bénévolat étudiant (BCBE) d’une valeur de 543 millions $.

LICENCIEME­NTS

Dans une déclaratio­n en anglais, WE a indiqué au Journal ne pas avoir renouvelé son bail montréalai­s, car tout son personnel fonctionne en télétravai­l en raison de la COVID-19.

WE assure avoir des employés au Québec, sans préciser leur nombre et leur fonction.

D’après nos informatio­ns, huit employés de Montréal ont été remerciés en mars.

Parmi eux, on compte deux traductric­es dont celle qui gérait tous les projets de traduction de WE à Montréal, la directrice du marketing et la directrice des WE Schools pour l’est du Canada.

Globalemen­t, WE a mis à pied 390 personnes en mars. Ces licencieme­nts étaient jugés injustifié­s par le conseil d’administra­tion de WE qui s’y est vivement opposé. L’ex-présidente du CA, Michelle Douglas, a elle-même quitté l’organisati­on le 27 mars.

LANGUES OFFICIELLE­S

Six semaines plus tard, le 5 mai, WE a commencé à travailler sur la BCBE.

Le programme devait être délivré dans les deux langues officielle­s et WE devait assumer tous les coûts associés à cette exigence.

WE a assuré qu’elle aurait été en mesure d’administre­r la BCBE au Québec « avec succès ».

Elle a néanmoins confirmé avoir embauché la firme de relations publiques National pour l’aider à assumer son mandat au Québec.

WE affirme s’être engagée dans 400 écoles québécoise­s, au cours de l’année scolaire 2018-2019, auprès de 948 éducateurs et 115 000 jeunes dans « presque toutes les régions administra­tives ».

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PHOTO D’ARCHIVES, AFP Les fondateurs de WE Charity, Craig et Marc Kielburger, à WE Day Toronto en 2019.

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