Camping en cage pour ne plus vivre en CHSLD
Un ingénieur de 43 ans squatte devant le parlement
En CHSLD comme dans « une cage » depuis huit ans en raison d’une forme de dystrophie musculaire, un citoyen a l’intention de camper devant le parlement jusqu’à ce qu’il ait l’assurance de pouvoir retourner vivre à la maison.
Depuis hier matin, Jonathan Marchand a élu domicile sous une tente entourée de grillage devant l’Assemblée nationale pour illustrer ce qu’il endure. Depuis huit ans, l’ingénieur en informatique est confiné dans un CHSLD, faute de soins à domicile.
Son geste d’éclat a même incité la ministre des Aînés, Marguerite Blais, à se déplacer, mais M. Marchand affirme qu’il ne bougera pas tant que le premier ministre ne lui aura pas garanti les sommes nécessaires à son retour à domicile.
Devant les médias et quelques manifestants, la ministre a eu une longue discussion avec Jonathan Marchand pour expliquer ce que son gouvernement entend faire dans les prochains mois.
« On n’a jamais réellement pris le taureau par les cornes pour le maintien à domicile. On n’a plus le choix », a-t-elle admis.
« Il faut mettre de l’avant le plus possible de ressources financières pour les soins à domicile », a dit Marguerite Blais, en rappelant que la population québécoise est vieillissante.
VOLONTÉ POLITIQUE
Le manifestant souhaite cependant s’assurer que des gens dans sa situation ne soient pas abandonnés dans un CHSLD comme dans « une cage ». « Mme Blais, estce que ça inclut de garder à domicile des personnes qui ont des besoins 24 heures sur 24, ou des personnes comme moi vont être condamnées à vivre dans des CHSLD ? Moi, je veux rien savoir de ça, je veux être inclus dans la société », a répliqué le citoyen.
« Il va falloir que ce soit ça », affirme la ministre. Malgré le passage de Mme Blais, Jonathan Marchand n’entend pas plier bagage de sitôt.
« Je reste ici tout le temps que ça prendra. Ça peut se faire demain matin. Tout ce que ça prend, c’est une volonté politique », croit-il.
Selon ce dernier, le fait de camper devant le parlement comprend « des risques », mais il a tout de même le soutien nécessaire. L’homme de 43 ans affirme que son retour à domicile pourrait lui permettre de recommencer à travailler et de redevenir un actif pour la société.