Le Journal de Montreal

Camping en cage pour ne plus vivre en CHSLD

Un ingénieur de 43 ans squatte devant le parlement

- NICOLAS SAILLANT

En CHSLD comme dans « une cage » depuis huit ans en raison d’une forme de dystrophie musculaire, un citoyen a l’intention de camper devant le parlement jusqu’à ce qu’il ait l’assurance de pouvoir retourner vivre à la maison.

Depuis hier matin, Jonathan Marchand a élu domicile sous une tente entourée de grillage devant l’Assemblée nationale pour illustrer ce qu’il endure. Depuis huit ans, l’ingénieur en informatiq­ue est confiné dans un CHSLD, faute de soins à domicile.

Son geste d’éclat a même incité la ministre des Aînés, Marguerite Blais, à se déplacer, mais M. Marchand affirme qu’il ne bougera pas tant que le premier ministre ne lui aura pas garanti les sommes nécessaire­s à son retour à domicile.

Devant les médias et quelques manifestan­ts, la ministre a eu une longue discussion avec Jonathan Marchand pour expliquer ce que son gouverneme­nt entend faire dans les prochains mois.

« On n’a jamais réellement pris le taureau par les cornes pour le maintien à domicile. On n’a plus le choix », a-t-elle admis.

« Il faut mettre de l’avant le plus possible de ressources financière­s pour les soins à domicile », a dit Marguerite Blais, en rappelant que la population québécoise est vieillissa­nte.

VOLONTÉ POLITIQUE

Le manifestan­t souhaite cependant s’assurer que des gens dans sa situation ne soient pas abandonnés dans un CHSLD comme dans « une cage ». « Mme Blais, estce que ça inclut de garder à domicile des personnes qui ont des besoins 24 heures sur 24, ou des personnes comme moi vont être condamnées à vivre dans des CHSLD ? Moi, je veux rien savoir de ça, je veux être inclus dans la société », a répliqué le citoyen.

« Il va falloir que ce soit ça », affirme la ministre. Malgré le passage de Mme Blais, Jonathan Marchand n’entend pas plier bagage de sitôt.

« Je reste ici tout le temps que ça prendra. Ça peut se faire demain matin. Tout ce que ça prend, c’est une volonté politique », croit-il.

Selon ce dernier, le fait de camper devant le parlement comprend « des risques », mais il a tout de même le soutien nécessaire. L’homme de 43 ans affirme que son retour à domicile pourrait lui permettre de recommence­r à travailler et de redevenir un actif pour la société.

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PHOTO SIMON CLARK Jonathan Marchand entend rester devant le parlement jusqu’à ce qu’il obtienne une confirmati­on du premier ministre Legault qu’il ne retournera pas en CHSLD.

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