Le Journal de Montreal

Sale temps pour l’emploi au Québec

- MICHEL GIRARD michel.girard@quebecorme­dia.com

Le marché du travail a eu beau se redresser solidement à la suite du déconfinem­ent progressif et de la reprise économique, le Québec accuse encore 244 500 pertes d’emploi par rapport à son niveau de février, soit le niveau précédant le déclenchem­ent de la paralysie de l’activité économique à cause de la pandémie de la COVID-19.

Cela représente 30 % des

821 000 emplois que le Québec avait perdus en mars et avril derniers.

Comme on peut le voir, il reste encore beaucoup de jobs à rattraper ! Et ce, surtout du côté de l’emploi à temps plein.

LE TEMPS PLEIN EN CRISE

Malheureus­ement, c’est en effet à ce chapitre que le Québec continue d’accuser encore la plus grande portion des pertes d’emploi subies lors des deux mois de la désastreus­e paralysie de l’économie, laquelle paralysie a durement frappé le Québec, le Canada, voire le monde entier.

Les emplois à temps plein non encore récupérés au Québec s’élèvent à 207 000, ce qui représente près de 85 % de l’ensemble des 244 500 emplois qui restent à recouvrer pour revenir au niveau de février dernier.

Selon les données de l’emploi rapportées par Statistiqu­e Canada, le Québec a connu un bon mois de juillet en ajoutant à sa fiche près d’une centaine de milliers d’emplois. Le problème ?

Ce n’était que des emplois à temps partiel. Je n’ai évidemment rien contre la création d’emplois à temps partiel… mais on conviendra que ce n’est pas avec des emplois à temps partiel que l’on solidifie le marché du travail. D’autant que la plupart de ces emplois à temps partiel rapportent une faible rémunérati­on aux travailleu­rs.

ÇA VA BIEN AU PUBLIC

Les employés du secteur public qui ont momentaném­ent perdu leur emploi à cause du désastre économique occasionné par la pandémie de la COVID-19 ont presque tous récupéré leur boulot jusqu’à présent.

Sur les 82 000 emplois perdus en mars et avril dans le secteur public au Québec (incluant les employés provinciau­x, fédéraux, municipaux…), à peine 6000 n’ont pas encore été récupérés.

C’est donc dire que 93 % des pertes d’emploi ont été effacées jusqu’à maintenant dans le secteur public québécois.

Ce n’est tout de même pas une surprise de voir le secteur public afficher une si « belle » performanc­e, les gouverneme­nts de Québec et d’Ottawa voulant sans doute prêcher par l’exemple en soutenant les emplois dans leur fonction publique et parapubliq­ue.

Quoi qu’il en soit, les partis au pouvoir savent qu’ils peuvent « toujours compter » sur l’ensemble des contribuab­les pour payer la note !

MAIS AU PRIVÉ…

Ce n’est pas la même dynamique qui prévaut.

Sur les 721 900 emplois perdus en mars et avril derniers dans les entreprise­s privées, quelque 220 400 d’entre eux n’ont pas été pourvus jusqu’à présent.

S’ajoutent à cela les travailleu­rs autonomes, dont 18 100 n’ont pas retrouvé leur travail.

Au total donc, le secteur privé québécois accapare à lui seul 97,5 % de tous les emplois non récupérés jusqu’à maintenant.

Comme quoi le secteur privé reste encore durement touché, malgré le déconfinem­ent et la reprise des activités économique­s.

Ce n’est pas avec des emplois à temps partiel que l’on solidifie le marché du travail

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