CAE sabre 200 postes au Québec
La multinationale bénéficie pourtant de la subvention salariale du fédéral
Même s’il reçoit des dizaines de millions de dollars en subvention salariale d’Ottawa, le fabricant de simulateurs de vol CAE licenciera 350 salariés d’ici l’automne, dont 200 à Montréal.
« T’es jamais content de voir des gens partir, mais 350 sur 10 600 employés, on s’en tire relativement bien », a déclaré hier le grand patron de CAE, Marc Parent, au siège social de l’entreprise. La plupart des employés touchés occupent des postes administratifs.
« On s’adapte au marché qu’on voit devant nous, mais on reste prêts à saisir la demande. Donc on ne coupe pas trop parce que le marché va revenir, c’est une question de temps », a précisé M. Parent.
Cette restructuration entraînera des coûts de 100 millions de dollars, mais elle doit permettre à CAE d’économiser 50 millions de dollars par année.
Au début avril, CAE avait mis à pied 2600 travailleurs dans le monde en raison de l’impact profond de la pandémie sur le secteur de l’aviation. Deux semaines plus tard, à la faveur de la subvention salariale, l’entreprise avait rappelé au travail 1500 employés canadiens.
AIDE DE 57 MILLIONS $
Du début avril à la fin juin, CAE a touché près de 57 millions de dollars en subvention salariale de la part du gouvernement fédéral.
L’aide n’a pas empêché l’entreprise de sombrer dans le rouge à son premier trimestre, qui a pris fin le 30 juin. CAE a notamment dû radier pour plus de 108 millions de dollars d’actifs et de sommes que lui devaient des compagnies aériennes et d’autres clients en difficultés financières.
Conséquence de la crise qui secoue l’aviation, CAE a enregistré pour 417 millions de dollars de nouvelles commandes au cours du trimestre, soit 56 % de moins que pendant la même période de l’an dernier. L’entreprise n’a reçu qu’une seule commande de simulateur, contre neuf il yaunan.
Heureusement, CAE jouit d’un carnet de commandes d’une valeur de 8,6 milliards de dollars, ce qui lui permet d’« occuper » ses travailleurs, a noté Marc Parent.
Et au fur et à mesure que les avions reprennent le ciel, CAE encaisse des revenus grâce à son réseau mondial de centres de formation des équipages.
DES LIGNES À L’EAU
Mais comme les experts s’attendent à ce que le secteur aérien mette de trois à cinq ans à retrouver les niveaux d’activité d’avant la pandémie, CAE explore d’autres occasions d’affaires. L’entreprise a notamment mis au point un respirateur pour lequel Ottawa a placé une importante commande.
« On est une compagnie high-tech et le high-tech, on va s’appuyer là-dessus pour aller chercher d’autres opportunités. Donc on ne s’assoit pas en attendant que le marché revienne », a expliqué M. Parent.
« On a bien des lignes à l’eau qui s’appuient sur nos capacités technologiques », a-t-il ajouté, sans vouloir donner plus de détails.