Oui aux tirs de barrage en séries
Le temps est venu pour la Ligue nationale de hockey d’instaurer les tirs de barrage dans les séries éliminatoires. Vous avez bien lu. Je suis sérieux.
Les circonstances s’y seraient bien prêtées cette année. La LNH a profité de la pandémie de la COVID-19 pour mettre en place un format élargi des séries.
La ligue aurait dû en profiter, par la même occasion, pour adopter une méthode de bris d’égalité semblable à celle préconisée dans les matchs internationaux.
Sinon, on n’en finira plus d’assister à des matchs interminables comme celui qu’on a vu mardi soir entre les Blue Jackets de Columbus et le Lightning de Tampa Bay. Ou encore à celui d’hier entre les Hurricanes de la Caroline et les Bruins, qui n’avait pu être présenté la veille en raison, justement, de la longue durée de l’affrontement Columbus-Tampa Bay.
C’était palpitant de voir Joonas Korpisalo bloquer rondelle après rondelle devant le filet des Blue Jackets. Mais il fallait une fin.
Si le match avait commencé à 20 h, seriez-vous demeuré debout jusqu’à deux heures du matin ?
Les cotes d’écoute auraient baissé.
LA LIGNE EST TELLEMENT MINCE
Le hockey a le défaut de ses qualités. La parité est tellement grande, les entraîneurs sont tellement bons pour élaborer des systèmes de jeu et s’adapter en cours de route, les joueurs sont tellement talentueux et athlétiques qu’il est difficile de départager certaines équipes.
Il faut donc penser à des solutions de rechange.
L’EXEMPLE DES JEUX OLYMPIQUES
Regardons ce qui se fait aux Jeux olympiques.
Pour les matchs de la ronde des médailles et celui pour la médaille de bronze, les matchs à égalité après les 60 minutes réglementaires sont suivis d’une période de prolongation avec quatre joueurs de chaque côté, d’une durée de 10 minutes.
Pour ce qui est de la rencontre de la médaille d’or, le règlement prévoit une période de prolongation de 20 minutes, toujours à quatre contre quatre. S’ensuivent les tirs de barrage, si nécessaire.
LES TEMPS ONT CHANGÉ
Je n’aurais pas tenu ce discours quand les tirs de barrage ont fait leur apparition dans la LNH, après le lock-out qui a causé l’annulation de la saison 2004-2005.
Je n’étais pas chaud à l’idée, mais c’est comme pour toutes autres nouveautés que l’on accueille avec scepticisme. On finit par s’y faire.
On ne s’ennuie pas des verdicts nuls en saison régulière.
Parfois, la prolongation, qui est passée à trois contre trois ces dernières années, et la fusillade ont le don de mettre du piquant dans une soirée qui jusque-là fut moche.
Pendant 60 minutes, vous êtes demeuré assis sur vos mains. Puis, tout d’un coup, vous êtes sur le bout de votre siège à applaudir un super arrêt de Carey Price ou une manoeuvre électrisante de Jonathan Drouin en tirs de barrage.
Combien de fois êtes-vous sorti du Centre Bell avec cette impression ?
LE BUT DE FORSBERG
On se souvient encore du but magnifique de Peter Forsberg, qui avait procuré la victoire à la Suède contre le Canada, en finale des Jeux de Lillehammer, en 1994.
On se rappelle la feinte qu’il avait faite sur la gauche pour attirer Corey Hirsch vers lui avant qu’il n’étende son bras droit de l’autre côté pour enfiler la rondelle d’une seule main dans la cage.
Il avait été dit dans le temps que Forsberg se serait attiré des représailles s’il avait tenté un tel jeu dans la Ligue nationale.
Or, des tas de joueurs ont tenté le même jeu depuis dans la LNH, certains avec succès, d’autres en vain.
Ce but de Forsberg est resté dans la mémoire collective. La société des postes de Suède l’a immortalisé sur un timbre. Mais Hirsch n’y est pas reconnaissable. Il avait menacé de poursuivre la société s’il était identifié. La couleur de son chandail fut modifiée et son nom, au verso, effacé.
Aujourd’hui, Hirsch vit en paix avec cet événement. Dans une entrevue au Vancouver Province, en 2014, il avait dit qu’il avait réagi sous les conseils de gens de son entourage et qu’il aurait dû permettre que l’histoire soit présentée dans sa véracité sur le timbre.