L’ancien policier veut être jugé sur ses actions
Le nouveau ministre des Affaires autochtones, Ian Lafrenière, a passé la fin de semaine de l’Action de grâce à tenter de rejoindre les chefs des 11 nations et 55 communautés autochtones du Québec.
« Sans faire la négociation sur la place publique, moi, je me rends compte d’une chose : il y a beaucoup de méconnaissance de part et d’autre », a souligné celui qui été nommé à ce poste vendredi dernier.
En entrevue à TVA Nouvelles, le nouveau ministre en a profité pour jeter les bases de son action.
« C’est la politique de la main tendue, mais aussi de la communication. C’est bidirectionnel, c’est-à-dire d’être très ouvert envers la critique, puis je l’ai essuyée, la critique, dans les derniers jours », en faisant référence aux gens qui pointent son passé de policier. « Moi, je suis extrêmement ouvert à ça. Écoutez, je dis aux gens : jugezmoi sur les actions, jugez-moi sur ce qui va se passer, sur les faits », a-t-il demandé.
Ian Lafrenière a passé 28 ans au sein du Service de police de la Ville de Montréal, en plus d’avoir fait un passage dans les Forces armées canadiennes. Ces expériences l’ont conduit à créer des liens avec des chefs de police autochtones.
« Il y a plusieurs chefs à qui je parlais qui ont dit : “Moi, je ne te connais pas beaucoup, mon chef de police m’a parlé de toi, je te fais confiance, mais montre-nous qu’on va bâtir une bonne relation ensemble” », a-t-il dit.
UNE DISCRIMINATION ÉVIDENTE
Comme le premier ministre, il ne veut pas s’engager dans une guerre de définition sur le racisme systémique.
« Au quotidien, on peut faire quoi ? Le terme, pour le moment, on ne s’entend pas là-dessus sur le racisme systémique, mais il y a du racisme, il y a du profilage, il y a de la discrimination, ça, c’est clair. La réception des gens était positive en disant on va travailler sur ce qu’on peut changer présentement », a-t-il martelé.
Ian Lafrenière arrive au secrétariat des Affaires autochtones alors que la DPJ est montrée du doigt à Wendake à la suite des meurtres de deux enfants. Son passé de policier l’aide à comprendre ce que vit la communauté.
Il doit aussi tenter de rapprocher la nation algonquine et les pourvoyeurs de l’Outaouais au sujet de la chasse à l’orignal.
« Quand j’ai parlé aux grands chefs, on veut tous la même chose, on ne veut pas qu’il arrive quelque chose de déplorable ».
Fort de l’expérience de la Commission sur l’exploitation sexuelle des mineurs, le nouveau ministre a contacté les partis d’opposition et créé un comité formé de députés et de ministres pour s’attaquer aux multiples problèmes soulevés par le rapport de la commission Viens.