10 mois pour avoir cassé un os d’un bébé
Le fautif prétend que l’enfant de 17 jours était malade
Un homme de Pincourt reconnu coupable d’avoir brisé le fémur d’un bambin de 17 jours a pris le chemin de la prison de Bordeaux pour les 10 prochains mois sous les encouragements de sa famille, hier.
« Au revoir Brett ! » « Ne t’inquiète pas ! » ont lancé des proches de David-Brett Normandeau, hier matin, lorsque l’homme de 27 ans s’est fait passer les menottes au palais de justice de Salaberry-de-Valleyfield, en Montérégie.
Le juge Joey Dubois venait de lui décerner une peine d’emprisonnement de 10 mois pour voies de fait ayant causé des lésions, ce qui a provoqué de vives réactions parmi les membres de sa famille présents.
En décembre 2012, Normandeau a fracturé le fémur – l’os le plus solide du corps humain – d’un bébé de 17 jours à peine.
Le magistrat a justifié sa sentence en tenant compte de l’âge et de la vulnérabilité de la victime, de la nature et de la sévérité de la blessure infligée, de l’abus d’autorité et des conséquences graves de ce geste sur la vie de l’enfant. Son identité et ses liens avec l’accusé sont sous ordonnance de non-publication.
FORCE DÉRAISONNABLE
Le jugement rendu en novembre dernier décrivait d’ailleurs la « force excessive, significative et déraisonnable » dont avait usé Normandeau. Ce dernier nie toujours avoir posé une quelconque action en vue de blesser le bébé et prétend qu’il souffrait d’une maladie rare des os.
« Lorsqu’on soupèse la gravité du crime commis […] la nécessité de dénoncer cette violence appliquée sur un nourrisson de 17 jours, de dissuader quiconque de commettre ce type d’infraction, de susciter chez l’accusé la conscience de sa responsabilité, on ne peut conclure qu’une peine de 90 jours à purger de manière discontinue, même accompagnée de travaux communautaires, soit une peine raisonnable », a soutenu le juge Dubois face à la suggestion qu’avait faite la défense en août dernier.
Il considère toutefois que le résident de Pincourt, qui a un emploi, est un actif pour la société et que son risque de récidive est faible.
MANQUE DE RESPONSABILISATION
« C’est sûr que c’est loin du résultat escompté, mais c’est une sentence raisonnable quand on prend en compte tous les facteurs », a pour sa part commenté la procureure de la Couronne Mylène Brown.
Cette dernière avait proposé au tribunal d’imposer une sentence allant de 15 à 18 mois à l’accusé. Elle continue de déplorer le manque de responsabilisation de Normandeau et le cautionnement de son entourage à son discours de victimisation.
David-Brett Normandeau devra se soumettre à des conditions pendant une période de probation d’un an après avoir purgé sa peine. Il en appelle déjà du verdict de culpabilité dans ce dossier.