Le Journal de Montreal

Il a tué sa blonde à cause d’un court-circuit dans son cerveau

Son avocat a entamé sa preuve hier au procès pour le meurtre d’une Montréalai­se

- CLAUDIA BERTHIAUME

Le Montréalai­s accusé d’avoir tué sa conjointe à coups de baguette de billard avant de jeter son corps aux ordures n’a jamais eu l’intention de commettre un meurtre, a plaidé la défense, hier.

« Le cerveau humain est quelque chose de complexe. Parfois, ça craque. Malheureus­ement, c’est ce qui s’est produit le 1er septembre 2018 au matin. Un court-circuit s’est produit et le cerveau [de Simon Brind’Amour] n’a pas fonctionné adéquateme­nt », a soutenu Me Maxime Raymond.

C’est avec cette explicatio­n biojuridiq­ue que la défense a entamé hier la présentati­on de sa preuve au jury de huit hommes et six femmes, au palais de justice de Montréal.

Le procès de Simon Brind’Amour s’est amorcé il y a un mois devant la juge de la Cour supérieure Hélène Di Salvo.

OUTRAGE À UN CADAVRE

Accusé de meurtre non prémédité et d’outrage à un cadavre, l’homme de 38 ans a avoué avoir tué sa conjointe Josiane Arguin, il y a deux ans, dans leur résidence du quartier Parc-Extension.

Il a d’abord tenté de faire croire à tout le monde que la femme de 34 ans était disparue, avant de faire des révélation­s à son ex-conjointe, qui a alerté la police.

Questionné pendant des heures par les enquêteurs, Brind’Amour a fini par cracher le morceau : il a battu Mme Arguin à mort à coups de baguette de billard avant de placer son corps dans un sac de hockey, qu’il a ensuite jeté dans un conteneur.

« Vous devriez avoir très peu de difficulté à démontrer que M. Brind’Amour a commis un geste illégal, a mentionné Me Raymond au jury, hier. [...] Mais il y a un maillon manquant pour arriver à la conclusion qu’il s’agit d’un meurtre au deuxième degré. Ce maillon, c’est l’intention. »

HOMICIDE INVOLONTAI­RE

La défense a ainsi demandé au jury de trouver l’accusé coupable d’homicide involontai­re, une offense moins grave.

À la suite de cette déclaratio­n, l’exconjoint de la victime a témoigné.

Frédéric Maloney a décrit celle-ci comme une femme très intelligen­te, mais aux prises avec un problème d’alcool pouvant lui occasionne­r des sautes d’humeur.

Il a dit avoir dû maîtriser Mme Arguin physiqueme­nt à une reprise, lors d’une crise, en lui prenant un bras et une épaule.

Contre-interrogé par Me Katherine Brabant, de la Couronne, il a toutefois affirmé ne jamais avoir frappé la victime, tant avec ses poings qu’avec un bâton, et ce, tout au long de leur relation d’un an et demi.

Brind’Amour a commencé son témoignage hier, en parlant d’une relation parsemée de « up and down [hauts et bas] ». Il continuera aujourd’hui.

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PHOTO D’ARCHIVES Simon Brind’Amour, ici lors de son interrogat­oire, porte maintenant les cheveux courts. Il a commencé son témoignage hier au palais de justice de Montréal.
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PHOTO D’ARCHIVES Josiane Arguin, tuée à l’âge de 34 ans.

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