Les patrons de Transat auront leurs millions
Même si les actionnaires de Transat recevront quatre fois moins que prévu de la part d’Air Canada, les dirigeants toucheront la totalité des bonis qui leur ont été promis.
Des indemnités de cessation d’emploi sont prévues pour la haute direction de Transat lorsque la transaction sera officialisée. Pour le PDG du transporteur, cette prime s’élève à 5,5 millions $. JeanMarc Eustache aura aussi droit à une retraite estimée à plus de 15 millions $.
Le chef de la direction financière, Denis Pétrin, pourra toucher 1,3 million $, et la chef de l’exploitation, Annick Guérard, 1,1 million $.
Transat a confirmé que ces primes demeurent intactes malgré la renégociation de la vente. Toutefois, les dirigeants devront liquider leurs blocs d’actions au même prix que tous les actionnaires.
INCITATIF À VENDRE
Selon le DG de l’Institut sur la gouvernance, Michel Nadeau, cette politique de rémunération incite les dirigeants à vendre le fleuron québécois. En contexte de pandémie, elle devrait être revue par le CA.
« Il y a des pressions énormes des cadres qui veulent passer à la caisse, qui sont au bout du rouleau, qui ne savent plus quoi faire pour faire augmenter les profits. Ce qu’on fait c’est qu’on vend l’entreprise », explique M. Nadeau. Ils décident de liquider la compagnie et ensuite ils vont aller passer des années heureuses [...] en Floride », ironise-t-il.
Selon lui, la vente de Transat devrait être mise sur pause, le temps d’évaluer les impacts de la pandémie. Un soutien gouvernemental temporaire permettrait d’éviter de liquider l’entreprise à rabais, croit-il.