Le Journal de Montreal

Les drames de Lara Fabian

La star aborde la perte d’un enfant et d’une carrière aux États-Unis dans un documentai­re

- MARC-ANDRÉ LEMIEUX

Lara Fabian a fait une fausse couche en 2017, alors qu’elle avait 47 ans. La chanteuse raconte ce drame dans Lara, un documentai­re sans complaisan­ce dans lequel elle s’ouvre sur plusieurs sujets sensibles, et parle de Céline Dion.

Attendu sur Club illico jeudi, ce film produit par Déferlante­s (La Voix, La vraie

nature) brosse un portrait révélateur de l’artiste belgo-québécoise alors qu’elle poursuit une tournée mondiale pour souligner son 50e anniversai­re.

Pendant près d’une heure et demie, Lara Fabian se livre comme jamais auparavant. Elle laisse également la caméra du réalisateu­r Jean-François Fontaine la suivre (presque) partout.

L’un des segments les plus prenants a d’ailleurs été capté en Sicile, alors qu’elle visitait sa famille. Soutenue par Gabriel Di Giorgio, son conjoint des huit dernières années, Lara Fabian raconte sa douloureus­e journée du 22 mars 2017, alors qu’elle participai­t aux commémorat­ions des attentats de Bruxelles, survenus 12 mois plus tôt. En l’espace de quelques heures, deux nouvelles sont venues chambouler son univers : elle a appris qu’elle était enceinte… d’un enfant non viable.

« Mon bébé n’avait pas de coeur », explique la chanteuse et mère d’une jeune fille de 12 ans, en refoulant ses larmes derrière ses lunettes fumées.

RIVALITÉ AVEC CÉLINE DION

Producteur exécutif du documentai­re, Jean-Philippe Dion ose poser « les vraies questions » à Lara Fabian devant l’objectif, même quand elles concernent des périodes plus douloureus­es, comme sa conquête du marché américain, qui s’est terminée abruptemen­t au début des années 2000.

Les raisons sont multiples, insiste le reportage, mais en lisant entre les lignes, on comprend qu’en coulisses, le clan Céline Dion, qui était également sous contrat avec Sony Music, n’est pas resté tranquille dans son coin.

Pour protéger ses acquis et éviter qu’une autre « chanteuse à voix » s’attaque au même marché, l’équipe de Céline Dion a joué dur, très dur. Résultat : du jour au lendemain, Lara Fabian a été parachutée vers une autre maison de disques, entourée d’inconnus qui voulaient la transforme­r en diva pseudo dance.

En vidéoconfé­rence hier pour parler du film, la principale intéressée n’a pas paru amère en évoquant cette période sombre durant laquelle son rêve américain s’est effondré. Ce sont « les règles du jeu », a-telle philosophé.

Plus encore, elle remercie le ciel d’avoir été éjectée d’un milieu qui l’obligeait à perdre du poids et changer son image pour respecter un format. « Je ne sais pas comment je serais passée à travers ce tordeur. Et croyez-moi, c’est tout un tordeur », a-t-elle déclaré.

EN MODE LAISSER-ALLER

Très fouillé, le documentai­re présente une Lara Fabian qu’on voit trop rarement : une femme tantôt fragile, tantôt forte, tantôt drôle, tantôt posée, mais toujours franche et honnête… avec ou sans maquillage.

Cette Lara Fabian en mode laisser-aller, on l’aime beaucoup. Espérons qu’elle soit encore dans cet état d’esprit quand elle prendra les commandes de Star Académie cet hiver, à titre de directrice.

Après le Québec, le documentai­re Lara sera diffusé sur RTL en Belgique. Il pourrait aussi être vendu en France. Des pourparler­s sont en cours, a signalé Jean-Philippe Dion.

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PHOTO COURTOISIE, PRODUCTION­S DÉFERLANTE­S Lara Fabian se montre vulnérable à plusieurs reprises dans Lara , un documentai­re du Club illico.

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