FLEURY A BIEN CRU CHANGER D’ADRESSE
Le gardien est pourtant toujours à Las Vegas malgré le contrat de cinq ans accordé à Lehner
Marc-André Fleury portera encore l’uniforme des Golden Knights de Vegas la saison prochaine. À l’image du Canadien avec Carey Price (10,5 millions) et Jake Allen (4,35 M$), les Golden Knights consentiront un gros pourcentage de leur masse salariale devant le filet avec Fleury (7 M$) et Robin Lehner (5 M$).
Au coeur de rumeurs depuis l’élimination des Golden Knights au deuxième tour des séries en cinq matchs contre les Stars de Dallas, Fleury avait promis de rappeler le représentant du
Journal quand la situation se calmerait. Il attendait de connaître son sort avant de s’exprimer publiquement.
Le gardien de 35 ans a tenu sa promesse. Lundi, Kelly McCrimmon a gagné le derby pour le défenseur Alex Pietrangelo. Le directeur général des Knights lui a consenti un pacte de sept ans et 61,6 M$ (8,8 M$ en moyenne) pour l’attirer dans la capitale du jeu à Vegas. Le soir même de cette signature monstre, McCrimmon a précisé la situation des gardiens à Vegas en mentionnant qu’il miserait sur Lehner et Fleury.
Pour Fleury, c’était la fin d’une saga. Mais ça signifie également le prolongement d’un mariage à deux gardiens numéro un à Vegas. Deux jours après la sortie du DG des Golden Knights, Fleury a offert ses premières impressions en entrevue au Journal, hier.
« Je n’ai parlé à personne. Ils ne jasent pas trop. J’ai vu comme tout le monde, les déclarations où Kelly (McCrimmon) disait qu’il compterait sur Robin et moi », a affirmé Fleury lors d’une généreuse entrevue téléphonique.
« J’ai trouvé ça quand même surprenant comme dénouement. Mon nom circulait pas mal pour une transaction. Mais je suis content. J’aurai la chance de rester à Vegas. Je jouerai encore pour une bonne équipe. Je n’aurai pas à déménager, c’est aussi une bonne chose. »
STRESS EN MOINS
Fleury croyait devoir quitter Las Vegas, surtout après la confirmation, le 3 octobre, du pacte de cinq ans et 25 M$ pour Lehner. Sur le plan mental, le Québécois a trouvé les derniers jours angoissants.
« Durant les deux dernières semaines, j’ai trouvé ça difficile, a-t-il répliqué. J’étais stressé. Je regardais les nouvelles, ce n’était pas toujours de bonnes rumeurs pour moi. Il y a toujours une tonne de rumeurs, mais il n’y en a pas beaucoup qui se réalisent. Il y avait plusieurs choses incertaines.
« Tu commences aussi à penser où tu pourrais aboutir. Et tu commences à te faire des scénarios. Tu songes à vendre ta maison, à en acheter une nouvelle. À devoir trouver une nouvelle école pour les petits et plusieurs autres choses. Maintenant que je resterai à Vegas, je peux relaxer.
« J’ai toujours adoré mon expérience à Vegas, a-t-il enchaîné. C’est une belle place pour y vivre. C’est une bonne équipe et un bon groupe de gars. Les Golden Knights ont de belles installations. J’aurais trouvé ça plate de partir de là. Mais je comprends
« J’AI TROUVÉ ÇA QUAND MÊME SURPRENANT COMME DÉNOUEMENT »
– Marc-André Fleury
aussi la réalité du hockey. Ça reste une business. Il y a maintenant beaucoup d’argent d’investi sur deux gardiens. »
JOUER POUR LUI
À 35 ans, bientôt 36, Fleury aura maintenant à changer un peu sa mentalité. Contrairement aux trois autres camps avec les Golden Knights, il ne partira pas l’année avec le statut de numéro un. C’est Lehner, qui reviendra d’une opération à une épaule, qui aura ce titre.
Fleury est très conscient de cette réalité.
« Oui, je suis prêt à vivre un partage. Cette année, je m’attends aussi à ce que ce soit une saison étrange. Il y aura probablement plusieurs matchs en peu de jours, il y aura un calendrier condensé. Je pense que toutes les équipes n’auront pas le choix d’utiliser leurs deux gardiens. Pour cette année, ce sera une bonne chose de compter sur deux gardiens compétitifs. Ça
donnera une bonne chance à notre équipe. »
Le changement de la garde au sein des gardiens ne devrait toutefois pas lui procurer une motivation supplémentaire.
« Oui et non, a-t-il répondu. Je veux jouer pour moi. Je veux avoir du plaisir. Je n’ai plus plusieurs années devant moi. Je sais que c’est Lehner leur gardien. Moi, je risque plus de boucher des trous. Ils ont placé leur confiance en Lehner. Je ne pense pas pouvoir regagner ma place de numéro un, mais je vais quand même me battre pour essayer de le redevenir.
« Je n’ai pas de problème avec Robin. À l’aréna, je m’entends bien avec lui, j’ai du plaisir. Il n’y a pas de chicane entre nous. Nous jouons pour la même équipe et nous cherchons à faire notre travail. Il veut jouer et je le veux aussi. Nous avons la même mentalité. Mais il n’y a pas de mauvais regards entre nous. C’est un bon gars. »