Le naturopathe pervers est jugé coupable
L’homme prétendait avoir un pouvoir sexuel « curatif »
Un naturopathe montréalais qui a prétexté détenir un pouvoir sexuel « curatif » afin d’agresser sexuellement deux femmes a été déclaré coupable, même s’il prétendait que c’était plutôt lui la victime.
« [Nicolas Agapiadis] a prétendu que la première victime a agi par vengeance […] et que la seconde était si déterminée à tomber enceinte qu’elle a demandé à l’accusé d’avoir des relations sexuelles avec lui » a expliqué le juge Dennis Galiatsatos en rejetant cette version, hier au palais de justice de Montréal.
Agapiadis, 57 ans, est un ancien restaurateur du Vieux-Port qui s’adonnait également à la naturopathie quand il s’en est pris à deux femmes.
Son premier crime remonte à 2014, quand il a proposé à la victime de « l’examiner ».
Une fois dans son cabinet, il s’est alors lancé dans une tirade ésotérique qui exigeait de toucher les parties intimes de la femme, même si elle ne voulait pas. Il s’est ensuite jeté sur elle, mais heureusement, quelqu’un a frappé à la porte, mettant fin à l’agression sexuelle.
Un an plus tard, la deuxième victime n’a pas eu cette chance.
Après avoir déboursé plusieurs milliers de dollars pour un prétendu traitement contre l’infertilité, Agapiadis ne s’est pas gêné pour la violer, après lui avoir expliqué sa théorie selon laquelle ses fluides séminaux étaient « curatifs » et qu’il pouvait en faire profiter la femme.
UN BROWNIE APRÈS LE VIOL
« Elle pleurait, a expliqué le juge. Après, l’accusé a bruyamment roté, en expliquant que c’était à cause de “l’air dans [la victime]”, qui ressemblait à “une tornade”, et que “c’était juste le traitement”. Il lui a donné un brownie et un biscuit en lui conseillant de prendre une douche et de boire du petit lait. »
La femme a ensuite revu le naturopathe, qui lui a dit de n’en parler à personne.
« Même si elle voit maintenant que les consignes [d’Agapiadis] étaient “super folles”, une partie d’elle se demandait si c’était un traitement », a expliqué le juge en rappelant que chaque victime peut réagir différemment face à une agression sexuelle.
Agapiadis a tout tenté pour faire porter le blâme sur les plaignantes, mais il a quand même été déclaré coupable d’agression sexuelle. L’agresseur, qui est atteint d’un cancer, reviendra en cour en décembre pour les plaidoiries sur la peine.