Le Journal de Montreal

Un prêtre admet avoir agressé des jeunes

Les événements se sont produits dans les années 1980

- CLAUDIA BERTHIAUME

Un prêtre montréalai­s qui se décrivait comme le porteur de la tendresse de Dieu a récemment reconnu avoir fait des attoucheme­nts à deux jeunes hommes ayant sollicité ses conseils dans les années 1980.

Il a fallu trois décennies aux victimes pour dénoncer les gestes inappropri­és du père Henri Paradis.

Les deux hommes, qu’on ne peut identifier sur ordre du tribunal, ont vu rejaillir de très mauvais souvenirs lorsque leurs propres enfants s’approchaie­nt de l’âge qu’ils avaient lors des crimes.

La première victime avait 18 ans lorsqu’elle a rencontré l’homme d’Église. Sa famille s’était tournée vers la religion lorsque la matriarche a eu un diagnostic de cancer. Lors de l’été 1981, le jeune homme s’est présenté au Centre charismati­que Le Jourdain avec sa copine de l’époque.

Séparé de celle-ci dès son arrivée, il s’est retrouvé seul avec le père Paradis, qui lui a fait une longue accolade.

« Laissons le Seigneur nous habiter », a murmuré le prêtre à la victime en approchant son bassin du sien. Alors en érection, Henri Paradis s’est frotté sur le jeune homme dans un « mouvement lent et langoureux », a expliqué la Couronne le mois dernier, au palais de justice de Laval. L’homme d’Église a cessé ses agissement­s lorsque la victime lui a demandé ce qu’il faisait.

Le prêtre a répété le même modus operandi en 1988 auprès d’un autre homme de 24 ans.

La mère de la victime craignait qu’il « prenne une mauvaise tangente », si bien qu’elle lui a présenté le père Paradis.

Le prêtre s’est rapproché du jeune homme à la première occasion, pour l’embrasser dans le cou et lui flatter les fesses.

Stupéfaite, la victime a tenté de se dégager de l’emprise de l’homme d’Église, mais celui-ci a repris sa poigne, en soufflant ces mots : « C’est la tendresse de Dieu qui passe par moi doucement. »

PERTES DE MÉMOIRE

Trente ans plus tard, Henri Paradis ne se souvenait pas de tous ces gestes, mais il considérai­t « vraisembla­ble et probable » qu’ils se soient produits. L’homme de 74 ans a donc plaidé coupable à deux chefs d’agression sexuelle et d’attentat à la pudeur.

Estimant le risque de récidive de faible, le juge Gilles Garneau a condamné le prêtre à huit mois de détention à domicile.

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