The Secrets We Keep donne un coup dans l’eau
Noomi Rapace, Chris Messina et Joel Kinnaman se donnent la réplique dans The Secrets We Keep, un drame psychologique bancal de Yuval Adler.
Difficile de ne pas immédiatement penser à La jeune fille et la mort, remarquable huis clos de Roman Polanski avec Sigourney Weaver et Ben Kingsley sur le même sujet. Malheureusement, le long métrage n’en est qu’une pâle copie, la performance des acteurs ne suffisant pas à rattraper le tout.
MANQUE DE CRÉDIBILITÉ
Pour The Secrets We Keep, Maja (Noomi Rapace) est une femme au foyer dans une petite ville américaine des années 1950. Réfugiée hongroise, mariée à Lewis (Chris Messina), un médecin, elle mène une vie bien tranquille jusqu’au jour où elle reconnaît (ou croit reconnaître) en Thomas (Joel Kinnaman) un soldat SS qui l’a agressée et a tué sa soeur pendant la Seconde Guerre mondiale. Comme dans La jeune fille et la mort (le film est l’adaptation de la pièce de théâtre éponyme), elle séquestre l’homme pour le faire avouer et exercer sa vengeance.
Or, ici, la quête de vérité de Maja se traduit par une volonté du scénariste Ryan Covington et du réalisateur-coscénariste d’en rajouter de peur que le public ne décroche. On a ainsi droit à des scènes presque risibles, comme celle de la visite d’un policier (qui doit être un peu sourd ou alors complètement stupide) alors que Thomas, détenu dans la cave, s’époumone. Ou encore celle de l’enlèvement de la femme de Thomas. Et que dire des moments de violence et de torture gratuites, sinon que ce « gore » n’ajoute rien ?
C’est d’autant plus dommage que les trois acteurs sont bons, qu’on se souvient de Noomi Rapace, et que le sujet – la mémoire était faillible, jusqu’à quel point peut-on être certain de la véracité de ses souvenirs ? – et ses ramifications, notamment le besoin de vengeance, sont passionnants.