Un outil pour aider à traverser la pandémie
S’ils constatent que les jeunes ont « définitivement » passé plus de temps sur leurs écrans durant la pandémie, des spécialistes n’y voient pourtant pas que des inconvénients.
« Il y a eu beaucoup d’adolescents qui s’en sont sortis un peu grâce à ça. Ils ont trouvé des moyens efficaces pour entrer en contact avec les autres dans une période – l’adolescence – où les relations sociales sont très importantes », explique le Dr Olivier Jamoulle.
Pour le pédiatre du CHU Sainte-Justine, la résilience dont ont fait preuve les adolescents durant le confinement aurait pu être bien moindre sans les technologies que l’on retrouve aujourd’hui dans la plupart des ménages québécois.
« Pourquoi ils étaient souvent sur les écrans ? Parce que c’est une bonne échappatoire, un bon moyen d’oublier les impacts de la pandémie. Je ne sais pas ce que ça aurait donné la pandémie, il y a vingt ans. Je pense qu’ils auraient trouvé ça vraiment difficile », croit-il.
UN OUTIL POSITIF
Il mentionne toutefois qu’il y a eu « des enjeux de trouble du sommeil » reliés notamment à l’augmentation de l’utilisation lors du confinement de mars, tout comme l’a souligné la Dre St-Pierre (voir autre texte).
Mais ceux-ci se sont dissipés à la rentrée des classes. Une rentrée qui s’est faite à distance pour certains, chose qui n’aurait pas été possible sans les écrans, rappelle le Dr Jamoulle.
« Il faut le voir comme un outil positif et non pas comme un risque de cyberdépendance. Je crois que les parents doivent tout de même rester alertes, mais doivent être un peu plus tolérants concernant le temps d’écran de leurs enfants durant la crise, notamment pour garder les contacts », estime le pédiatre.
LE CÔTÉ UTILE PRÉVAUT
La directrice générale de Cyber-Aide, Cathy Tétreault, abonde dans le même sens, soulignant qu’on « n’a pas le choix » d’utiliser plus régulièrement les écrans dans le contexte exceptionnel actuel.
« On a eu plus d’appels de parents inquiets concernant le temps d’écran de leurs enfants. Mais dans les faits, en confinement, le côté utile prévaut sur les inconvénients. On ne peut pas atteindre les recommandations en ce moment, c’est presque impossible », soutient-elle.
« Comment pouvait-on empêcher notre enfant d’aller sur les écrans quand c’était la seule chose avec laquelle il pouvait socialiser, s’amuser… ? », se questionne Mme Tétreault, précisant qu’il fallait tout de même s’assurer de ne pas laisser libre cours aux abus.