Maintenir les mesures pour protéger les aînés
Si le nombre de cas d’infection n’augmente pas, il faut faire baisser la courbe
Même si le nombre de nouvelles infections du coronavirus au Québec reste stable, il faut que la population continue de respecter les consignes sanitaires pour voir une amélioration dans les prochaines semaines et pour protéger les aînés, rappellent des experts.
« Qu’on soit à 800 cas ou 1200 cas, ça ne change rien. Actuellement, on a atteint un plateau et on l’a atteint depuis une ou deux semaines et on n’est pas en train de redescendre », explique Karl Weiss, microbiologiste et infectiologue à l’Hôpital juif de Montréal.
Comme lui, Christian Jacob, président de l’Association des microbiologistes du Québec (AMQ), rappelle qu’il peut y avoir beaucoup de raisons qui font en sorte que l’on peut parfois avoir l’impression que le nombre de cas diminue, comme des délais administratifs ou une baisse du nombre de tests.
La province a enregistré, hier, une augmentation de 1094 cas de COVID-19 et de 13 hospitalisations, dont 3 aux soins intensifs. C’est la troisième journée consécutive durant laquelle le Québec dépasse les 1000 cas, après un semblant d’accalmie pendant 3 jours.
Pour Christian Jacob, même si l’on voit une certaine stabilité dans le nombre de cas, on est encore loin de pouvoir crier victoire. « Il faut qu’on réussisse à revenir sur une pente descendante, on ne peut pas rester dans le rouge. Pour qu’on commence à revenir dans l’orange, le jaune ou le vert, il faut être capable de montrer qu’on a une meilleure emprise sur la propagation du virus », précise-t-il.
Cependant, selon le Dr Weiss, il ne faut pas s’attendre à sortir tout de suite de ce palier. « Ce qu’il faut, c’est tenir ce plateau et maintenir toutes les mesures en place pour ne pas avoir d’augmentation. En réalité, ce qu’on fait en ce moment, c’est la bataille de Noël », ajoute-t-il.
PROTÉGER LES AÎNÉS
Mais le respect des consignes sanitaires en vigueur permet aussi d’éviter une propagation dans les milieux de vie des aînés, comme les centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) ou les résidences privées.
Actuellement dans la province, quatre résidences privées pour aînés sont aux prises avec des éclosions, trois se trouvent en Montérégie et une dans Lanaudière.
À la Villa St-Joseph, à Saint-Hyacinthe en Montérégie, 48 résidents et une dizaine d’employés ont contracté la COVID-19. À la Résidence Bourg-Joli, également à Saint-Hyacinthe, le nombre de résidents contaminés est de 42 sur 130, en plus d’une douzaine d’employés. On compte également 43 cas à la résidence Lachance, à Saint-Charles-Borromée, et 15 cas à la Résidence des Berges de Boucherville.
Pour le propriétaire de la Résidence Bourg-Joli, Sylvain Talbot, toutes les mesures nécessaires avaient été prises afin d’éloigner le virus. Il affirme que le défi est grand afin de tout contrôler, mais il a déjà pu trouver la source de la contamination.
« Nous avons deux résidentes qui sont sorties en voiture magasiner dans un supermarché, même si on leur avait demandé de limiter ce déplacement. On comprend qu’elles avaient besoin de prendre de l’air […], mais elles sont revenues avec la COVID. »
Les deux dames n’avaient pas de symptômes et c’est lors d’un rendez-vous de routine à l’hôpital que l’une d’elles a été déclarée positive.
La Santé publique de la Montérégie n’a pas souhaité répondre aux questions du Journal.