Le Journal de Montreal

Des millions de moins pour la recherche

- DIANE TREMBLAY

Avec l’annulation des activités de collectes de fonds à cause de la COVID-19, de nombreux organismes se voient privés de millions de dollars de revenus qui étaient destinés à la recherche.

La Société canadienne du cancer (SCC) estime qu’elle perdra 40 % de ses revenus pour 2021 sur un budget de 180 M$.

« Le Québec est une province où il se fait énormément de recherche. En général, on a plus d’argent pour la recherche subvention­née qu’on en amasse, sauf pour cette année. Avec la COVID, on coupe. Au lieu d’investir 40 M$ à travers le Canada tel que prévu, on a réduit ça à 24 M$. C’est très triste parce que c’est extrêmemen­t important de faire de la recherche. Ça va prendre plusieurs années avant de remonter la pente et de pouvoir investir autant », a affirmé Denis Lalonde, vice-président principal Québec et Canada français.

La COVID-19 a forcé la SCC à revoir ses façons de faire.

FERMETURE DE BUREAUX

« On a diminué notre pied carré. On avait des bureaux dans plusieurs régions du Québec et on diminue notre présence. Les bureaux dont le bail se terminait, on les a fermés immédiatem­ent, comme à Sherbrooke, Longueuil et Châteaugua­y », a ajouté M. Lalonde.

Les revenus ont fondu, car plusieurs activités de collectes de fonds ont dû être annulées ou présentées sous une forme différente. La Course à la vie CIBC qui a été présentée de manière « virtuelle » a permis d’amasser 8 M$ comparativ­ement aux 17 M$ de l’an dernier.

Selon Olivier Jérôme, directeur général régional de Fibrose kystique Canada, le chiffre d’affaires de l’organisme sera réduit de moitié cette année.

« Ça fait mal. […] On a dû procéder à des mises à pied temporaire­s. Malheureus­ement, on a laissé aller de très bons employés. »

DES LIMITES

D’après M. Jérôme, les événements virtuels ont leurs limites. « La capacité d’un événement virtuel à lever des fonds à la même hauteur que l’événement sous forme classique, c’est une fraction de ce qu’on fait en termes de revenus », a ajouté ce dernier. Carl Julien, directeur général division Québec de la Société de l’arthrite, se dit inquiet pour le futur.

« On est inquiets parce que si la crise dure longtemps, les habitudes vont changer. Une activité-bénéfice, si on saute une année, c’est difficile de reprendre le collier après. Il se crée une habitude auprès de nos bénévoles et de nos commandita­ires. Si on n’est pas capables de faire ces activités l’année prochaine, on va perdre notre réseau », estime M. Julien.

« On parle de 28 jours, mais ça va peutêtre être plus. Ce qui m’inquiète le plus, c’est qu’il y a beaucoup de services qu’on ne peut pas offrir à la population présenteme­nt. […] Si les gens n’ont pas ces services-là, ils vont souffrir plus longtemps », a conclu M. Julien.

Newspapers in French

Newspapers from Canada