Les mal-aimés de l’OMS
Chaque année, la malaria tue plus de 450 000 personnes dans le monde, dont 93 % en Afrique. Or, comparativement à ce fait avéré, je ne me souviens pas avoir vu l’OMS se démener régulièrement devant les médias et s’alarmer avec autant d’intensité que pour la COVID-19.
À l’aune de données tangibles, le scénario fictif, apocalyptique et paradoxalement non scientifique de l’OMS qui annonçait le pire en Afrique au début de la pandémie de la COVID-19 est, quant à lui, très loin de se réaliser.
Il a cependant créé le chaos et conforté un bon nombre de gens dans des préjugés pessimistes et misérabilistes intériorisés à l’endroit de ce continent qui compte 54 pays.
Plusieurs informations scientifiques ont pourtant circulé au début de la première vague de la pandémie. Elles indiquaient que le coronavirus était, certes, très contagieux pour tous, mais qu’il avait un potentiel de létalité moins élevé chez les jeunes.
DES OBSTACLES
Avec les 54 pays qui la composent, l’Afrique compte une population de 1,2 milliard d’habitants. Les populations africaines sont plus jeunes que celles des autres régions du monde. Environ 60 % de la population est âgée de moins de 25 ans. Or, partout à travers le monde, le coronavirus a particulièrement frappé les personnes âgées.
Par ailleurs, l’Afrique affiche un très faible taux d’obésité, un facteur de risque de mortalité reconnu comme majeur pour les gens atteints de la COVID-19.
Aussi, la faible densité de sa population limite considérablement les contacts et donc la transmission du virus.
De plus, de nombreuses régions africaines sont très isolées et vivent quasiment en autarcie, contrairement à la majorité des pays occidentaux. Il y a donc moins de circulation des personnes et, conséquemment, le virus circule très peu dans la population.
Ce sont là quelques facteurs qui auraient dû être pris en considération par l’OMS avant de lâcher, ad nauseam, son message apocalyptique sur l’Afrique à travers les médias.
MANQUE DE RIGUEUR
L’OMS s’est montrée intraitable en termes de « rigueur scientifique », ce qui, dans l’absolu, n’est pas une errance. Pensons notamment aux impératifs de méthodologie exigés par les chercheurs du Bénin, du Burkina Fasso, de la France et de Madagascar qui proposaient des pistes de solution contre la COVID-19.
Et rappelons-nous la sortie médiatique du directeur général de l’OMS quand il affirma, sans qu’un seul muscle bouge sur son visage : « l’Afrique doit se préparer au pire. » Une déclaration qui avait la résonance d’un souhait…
Avec 34 836 décès dus à la COVID-19 et 1,43 million de contaminations pour 1,2 milliard d’habitants, l’Afrique a été le continent le plus épargné après l’Océanie.
En référence à ses déclarations alarmistes sur l’Afrique en début de pandémie, l’OMS n’a pas été l’incarnation de la même rigueur scientifique qu’elle exigeait des autres. Tout comme pour sa procrastination et ses errances pour déclarer officiellement la pandémie au début de l’année 2020, l’OMS a des comptes à rendre.