La culture est en crise aux États-Unis
Les entreprises tentent de se maintenir à flot
NEW YORK | (AFP) Broadway, le Metropolitan Opera ou le Philharmonique de New York dans le noir jusqu’en juin 2021: le monde du spectacle américai n se résigne à l’idée d’une saison entière sans spectateurs, se creusant les méninges pour montrer ses talents au public et rester à flot financièrement.
Officiellement, la plupart des grands orchestres et opéras américains ont laissé la porte ouverte à un retour des spectateurs en janvier, à l’exception du Metropolitan Opera et du Philharmonique de New York, qui ont annulé toute la saison 2020-21.
Mais dans les faits, beaucoup, comme l’opéra de Seattle, ont déjà budgété une saison entière sans public, dans un pays qui, depuis des mois, reste autour de plus de 40 000 nouveaux cas de coronavirus par jour.
D’un coup, ce sont 6 millions de dollars de recettes qui s’envolent pour Seattle, 20 millions pour le « Phil » de New York et plus de 25 pour le Philadelphia Orchestra.
Chômage technique, licenciements, les orchestres taillent dans le vif et nombreux sont ceux, comme le Philharmonique de New York, qui renégocient avec leurs musiciens une convention collective plus adaptée aux contraintes financières du moment.
Certains orchestres situés dans des États aux protocoles sanitaires moins stricts, dans le sud notamment, ainsi que de plus petits ensembles accueillent, eux, des spectateurs, mais en nombre très restreint, ce qui ampute aussi sensiblement leurs recettes.
« EN ATTENDANT UN MIRACLE »
Privés de spectateurs, dans l’impossibilité sanitaire de se réunir au complet, les orchestres n’ont pas renoncé pour autant à proposer du contenu à leurs abonnés, au contraire, et rivalisent de créativité pour mettre sur pied un calendrier réinventé, entièrement virtuel le plus souvent, agrémenté de trouvailles malicieuses.
Matias Tarnopolsky y voit « des changements qui vont durer bien au-delà de la pandémie et s’inscrire dans l’offre de l’orchestre », en complément des spectacles en salles, lorsqu’ils seront redevenus possibles.
Dans quelques jours, l’opéra d’Atlanta se prépare même à une représentation sous un chapiteau installé sur un terrain de base-ball, devant un peu plus de 200 personnes.
Outre les contenus réservés aux abonnés ou payants, beaucoup d’orchestres proposent gratuitement certaines prestations.
« Nous pensons que c’est le moment d’amener les gens à l’opéra », analyse Kristina Murti.