Comment faire reconnaître mes talents ?
De toute ma vie, je n’ai jamais été très habile avec les relations interpersonnelles. Déjà toute jeune, j’avais très peu d’amies. Je sentais toujours qu’il y avait vite un décalage entre ce que j’espérais d’une communication avec quelqu’un qui me semblait correspondre à ce que j’apprécie chez l’être humain, et ce que je constatais dans les faits à l’usure. Ce constat a toujours été aussi vrai dans mes relations amicales que dans mes relations amoureuses.
Ce qui fait que vers la soixantaine, embourbée de nouveau dans une relation de couple avec un homme avec lequel je me sentais de plus en plus mal chaque jour, j’ai décidé de me séparer et d’aller en thérapie. Ce fut très bénéfique pour moi, puisqu’à 65 ans, quand j’ai pris ma retraite, je me sentais capable de vivre seule et de mettre définitivement une croix sur l’idée de former un couple avec qui que ce soit.
J’arrive à 70 ans, et même si je n’ai aucun mal avec la solitude, je sentirais le besoin d’être approuvée dans les initiatives que j’entreprends pour occuper mon temps. Malheureusement, tout ce que je propose, que ce soit en peinture puisque je m’y suis mise, ou en poésie là où j’excelle je crois, ne me vaut aucun compliment.
Même mon prof d’aquarelle n’a jamais daigné me dire que je répondais à ses attentes. Tout au plus me faisait-elle un signe de tête approbatif quand elle regardait mon travail. Alors j’ai abandonné. Comment expliquez-vous cette indifférence envers moi ? Pensez-vous que les gens me font payer mon peu de propension à me lier avec eux ? Ou est-ce simplement le grand individualisme qui règne dans la société qui en serait responsable ?
Solitaire mais sociable quand même
C’est étrange que vous me disiez d’un même souffle que votre thérapie vous avait permis d’accepter avec philosophie votre vie en solitaire, mais que d’autre part, vous attendez encore l’approbation des autres sur votre travail artistique. D’autant moins qu’il semble que vous ayez toujours mis vos distances avec les autres. Vous peignez et vous écrivez pour en retirer un bienfait personnel, il me semble. Si vous en êtes encore à solliciter l’approbation des gens à travers ça, peut-être devriez-vous songer à compléter votre thérapie ?
À propos de la constipation
À la personne qui signe « Anonyme » et qui se plaint d’être constipée depuis sa tendre enfance, nous aimerions transmettre les renseignements qui suivent et qui seraient susceptibles de l’aider. Notre première réaction s’apparente à votre réponse, à savoir que l’élimination intestinale est d’abord une question d’alimentation, et donc qu’elle demeure tributaire de ce que nous assimilons.
Cependant, il demeure important d’aller plus loin et de tenter de s’instruire sur le fonctionnement de notre corps qui n’a pas été créé pour fonctionner à coups de médicaments. Notre corps est aussi spirituel. Donc, pour toutes les réactions du corps, il y a à la base une réaction psychique dont il ne faut pas négliger l’importance. Cette personne d’ailleurs semble en avoir mesuré l’importance quand elle relate l’attitude néfaste de sa mère dans son apprentissage du petit pot.
Ce préambule m’amène au travail remarquablement intelligent et utile qu’effectue le Docteur Ghislain Devroede dans le domaine de la gastroentérologie. En plus d’être professeur de chirurgie au Centre hospitalier de l’Université de Sherbrooke, il est un spécialiste du « colon, rectum, anus ». Je conseille donc à cette dame de lire ses livres : « Ce que les maux de ventre disent de notre passé » Petite biblio. Payot, Paris 2002, ainsi que « Ces enfants malades de leurs parents », publié à la même maison d’édition
Pierrette Langevin
Merci de cette excellente suggestion. Ayant réalisé des entrevues avec ce spécialiste au moment de la parution de ses ouvrages et les ayant lus avec intérêt, je peux confirmer de leur valeur inestimable.