Le Journal de Montreal

Le jour de la marmotte

- Stéphane Cadorette stephane.cadorette@quebecorme­dia.com

Pour les Browns de Cleveland, l’histoire se répète encore et encore. Des années de grande sécheresse suivies d’un mince faisceau d’espoir, puis d’un violent coup dans le front. Et c’est bien souvent les Steelers qui tiennent la massue.

Cette fois, leurs tortionnai­res leur ont imposé une raclée de 38-7. Les Browns n’ont jamais été le moindremen­t dans le coup et ont tristement rappelé qu’il est toujours hasardeux de commencer à les prendre le moindremen­t au sérieux.

Car après tout, c’était bien le cas avant la débâcle. Ils voguaient sur leur première séquence de quatre victoires depuis 2009. Ils présentaie­nt une fiche de 4-1 pour la première fois depuis 1994. Ils venaient d’inscrire au moins 30 points dans quatre matchs de suite pour la première fois depuis 1968.

Cet émouvant élan d’optimisme a frappé le mur de manière aussi élégante qu’un oiseau qui fonce bêtement dans une fenêtre. Comme ce fut trop souvent le cas par le passé.

DURE JOURNÉE POUR MAYFIELD

Certains diront que le quart-arrière Baker Mayfield n’y pouvait rien puisqu’il jouait malgré une blessure aux côtes. Sa condition ne l’a pas aidé, mais dans un duel de division d’une telle importance, sa performanc­e a été carrément désastreus­e.

Sur les critiques situations de troisièmes essais, il a été limité à cinq pauvres verges de gains, n’ayant complété que deux passes en sept tentatives.

Quand les Steelers ont opté pour le blitz, selon ESPN Stats & Info, Mayfield a vite été dépassé par les événements, avec deux passes complétées en six tentatives, pour 11 verges et une intercepti­on.

KEENUM EN REMPLACEME­NT

Il a fini sa journée de travail au troisième quart après avoir été remplacé par Case Keenum, qui est allé donner son corps à la science à sa place. Au final, Mayfield, dans un match qui lui donnait l’opportunit­é de définir sa carrière, a terminé avec 119 verges, deux intercepti­ons et quatre sacs à ses dépens.

Quand l’attaque au sol ne fonctionne pas rondement (les Browns ont été limités à 75 verges en 22 courses), le jeu aérien suit la tangente plutôt que de sauver la mise. Comme si Mayfield est devenu plus à l’aise comme passager que comme conducteur.

Il n’y a pas que lui qui a mal paru. Sa ligne offensive, dominante depuis le début de la saison, s’est fait brasser à souhait par le front défensif des Steelers, qui a appliqué la pression sur 52 % des jeux de passe des Browns, selon NextGen Stats. Le garde Wyatt Teller manquait à l’appel, mais ça ne justifie pas d’avoir perdu à ce point la bataille physique contre l’intimidate­ur de toujours.

REBONDIR VITE

Les Browns auront l’occasion de rebondir dans les semaines à venir et ce n’est pas comme si, avec un dossier de quatre victoires et deux revers, leur saison s’en allait tout droit dans les égouts de Cleveland.

Les bonnes choses qu’ils ont réalisées à l’attaque ne sont pas mortes. Les 52 points qu’ils ont inscrits à la suite de 11 revirement­s provoqués par leur défensive demeurent un fait d’armes sur lequel ils peuvent construire.

Sauf qu’un jour, idéalement avant la fin des temps, les Bruns devront trouver une manière de gagner ces fameux matchs clés.

La défaite face aux Steelers est leur 17e de suite à Pittsburgh. Dans un autre match en début de saison qui devait aussi mesurer le sérieux des Browns, ils se sont inclinés 38-6 face aux Ravens. C’est donc dire que contre leurs deux gros rivaux de division, le pointage cumulatif a été de 76-13 en faveur de l’ennemi.

Peut-être que finalement, les bourreaux des Browns ne sont que les Browns.

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PHOTO AFP Baker Mayfield a connu toutes sortes d’ennuis face aux Steelers, se retrouvant constammen­t sous les griffes de leur vorace front défensif.
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