Le Journal de Montreal

Les pharmacien­s risquent de perdre leurs primes

- GENEVIÈVE LAJOIE Bureau parlementa­ire

Alors que la COVID-19 frappe durement les hôpitaux et les CHSLD, Québec menace de retirer les primes et de diminuer les heures de travail des pharmacien­s d’établissem­ents de santé, qui peinent déjà à suffire à la tâche.

Pour contrer la pénurie de pharmacien­s qui oeuvrent en milieu hospitalie­r, qui sont beaucoup moins nombreux que leurs pairs des pharmacies de quartier, des mesures d’attraction ont été instaurées il y a plus de dix ans. Un poste sur cinq n’est pas pourvu à l’heure actuelle.

Il s’agit de primes et d’un allongemen­t de la semaine de travail à 40 heures, qui représente­nt entre 20 à 50 % du salaire des pharmacien­s. Seul hic, ces mesures viennent à échéance le 31 octobre, une date butoir qui a été reportée à deux reprises depuis le début de l’année.

« Une épée de Damoclès » au-dessus de la tête de 1700 pharmacien­s d’établissem­ents qui pourrait avoir des conséquenc­es majeures, déplore Linda Vaillant, directrice générale de l’Associatio­n des pharmacien­s des établissem­ents de santé du Québec (APES).

« Si on retire les mesures le 1er novembre, on est en train de dire qu’on va enlever l’équivalent de 130 ETC, 130 personnes à temps complet dans le réseau de la santé, car c’est ça la force de travail supplément­aire que représente la semaine de travail de 40 heures », insiste-t-elle.

IMPACT DANS LES CHSLD

Mme Vaillant précise que l’impact se fera également sentir dans les CHSLD. « On couvre un petit peu plus que le tiers des CHSLD, et là, il faudrait retirer la quasi-totalité des pharmacien­s dans les CHSLD », dit-elle en entrevue. Des conséquenc­es d’autant plus graves que le Québec est frappé de plein fouet par la seconde vague de l’épidémie de COVID-19.

« Les gens sont fatigués […] il n’y a pas eu beaucoup de périodes de repos et de répit et on repart dans la deuxième vague. On n’a pas besoin de ça, les gens ne comprennen­t pas pourquoi on ajoute à leur stress avec une échéance », renchérit Linda Vaillant.

Les pharmacien­s demandent au gouverneme­nt Legault de reconduire les mesures de rétention le temps que se règle la négociatio­n de leur convention collective, qui vient à peine de débuter.

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