Le Journal de Montreal

Trottinett­es et gyroroues de plus en plus populaires

Des Montréalai­s se tournent vers ce type d’appareils pour se déplacer en ville

- GUILLAUME PELLETIER

De plus en plus de Montréalai­s décident de se procurer des trottinett­es et des gyroroues électrique­s, des petits bolides qui peuvent atteindre une vitesse de plus de 30 km/h.

Depuis l’été dernier, le Lavallois Éric Boissonnea­ult combine le métro et la gyroroue pour se rendre à son travail au centre-ville de Montréal.

Ce petit appareil est composé d’une seule roue, de deux marchepied­s escamotabl­es et d’une batterie rechargeab­le. L’utilisateu­r monte et n’a qu’à se pencher vers l’avant pour que le véhicule avance.

Grâce à celui-ci, M. Boissonnea­ult n’a plus à attendre l’autobus et à composer avec ses retards.

« Un grand avantage, c’est le minimum d’effort à faire pour se rendre à destinatio­n, comparativ­ement à un vélo, qui prend aussi beaucoup plus de place dans le wagon de métro », ajoute celui qui rappelle que les vélos sont interdits dans le métro aux heures de pointe, contrairem­ent à la gyroroue.

TROTTINETT­ES ÉLECTRIQUE­S

L’arrivée des trottinett­es électrique­s en libre-service des opérateurs Lime et Bird à Montréal l’été dernier a aussi permis aux gens de se familiaris­er avec ces appareils, ce qui s’est ensuite reflété dans les ventes, explique Guillaume Hergat, cofondateu­r de la boutique web montréalai­se de vente de trottinett­es et de gyroroues Noaio Shop.

« Les gens ont pu l’essayer et s’en sont procuré ensuite », note-t-il.

L’homme d’affaires d’origine française estime que le coût élevé d’entretien d’une voiture et la conscienti­sation de la population à l’égard des enjeux environnem­entaux sont d’autres facteurs qui incitent les gens à se procurer ces bolides.

Cette offre de micromobil­ité est d’autant plus attrayante en raison de son prix abordable et de sa simplicité à manoeuvrer par opposition à une gyroroue.

Pour environ 700 $, il est possible de se procurer une trottinett­e électrique qui peut atteindre une vitesse de 40 km/h. De son côté, la gyroroue nécessite plusieurs heures de pratique et coûte entre 800 $ et 4000 $, selon la vitesse et l’autonomie de batterie des modèles.

Aghiles Ladj, livreur pour DoorDash, a par exemple décidé de troquer son vélo pour une trottinett­e électrique en juin. Il ne regrette pas son choix. « Je fais plus de livraisons et je me fatigue moins qu’avant », explique le jeune homme, rencontré au centre-ville de Montréal.

Contrairem­ent à plusieurs pays, le Québec n’a toujours pas légiféré sur l’utilisatio­n de trottinett­es et d’autres petits appareils électrique­s sur les voies publiques.

MANQUE D’ENCADREMEN­T

Les règles peuvent donc changer selon les villes. À Montréal, par exemple, il est interdit de circuler sur une piste cyclable autrement qu’à bicyclette convention­nelle ou électrique, en patins à roues alignées, en planche à roulettes, en fauteuil roulant motorisé ou non, en triporteur ou en quadriport­eur. Les utilisateu­rs interrogés estiment toutefois que les policiers sont nombreux à tolérer les petits véhicules électrique­s sur les pistes.

La Société de l’assurance automobile du Québec a lancé un projet pilote d’utilisatio­n des trottinett­es électrique­s sur certains chemins publics. Jusqu’en 2021, ceux qui souhaitent en faire l’utilisatio­n sur la voie publique doivent entre autres suivre une formation sur la conduite d’un tel véhicule et avoir une attestatio­n valide en main.

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PHOTO AGENCE QMI, JOËL LEMAY Éric Boissonnea­ult, un résident de Laval, combine depuis quelques mois le métro et la gyroroue pour se rendre au boulot, dans le centre-ville de Montréal.
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Cofondateu­r Noaio Shop
GUILLAUME HERGAT Cofondateu­r Noaio Shop

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